Agriculture biologique : une filière avec des ambitions mais qui tarde plus ou moins à se développer
Les professionnels marocains estiment la superficie «certifiée bio» à 291.000 ha. De ce fait, il s’agit beaucoup plus de cultures spontanées qui ne reçoivent pas de traitement chimique. Elles sont essentiellement constituées de plantes aromatiques et médicinales ainsi que de l’arganier. Par contre, la superficie réellement certifiée bio s’élève à 8.566 ha.
La filière de l’agriculture biologique rencontre des obstacles qui obstrue son expansion. Et pour les éradiquer, l’interprofession fait appel à plus d’aide de l’Etat. Ceci, faute de moyens financiers propres qu’elle n’arrive pas à drainer par les contributions des membres. Ces derniers sont au nombre de 66 adhérents pour une filière qui compte 300 opérateurs.
Selon nos confrères, les freins listés par l’interprofession se situent à divers niveaux. A commencer par le déficit de la logistique, aussi bien à l’export que sur le marché local. Ce déficit se manifeste à travers l’absence de stations de conditionnement certifiées bio. Il y a aussi le manque d’intrants et d’équipements spécifiques. En particulier les semences, les fertilisants et les produits de traitement. Le tout bio, bien évidemment. De plus, l’étroitesse du marché local est doublée du difficile accès à l’export. Le problème de gestion des risques de contamination (environnement, visiteurs, transport, emballage, conditionnement, insectes…) et aussi cité.
Egalement, le manque de personnel qualifié bio n’est pas pour arranger les choses, dénoncent les professionnels. A tel point qu’il n’y a pas d’interlocuteur dédié au niveau de la tutelle. Une direction spécifique à l’agriculture biologique fait toujours défaut bien que la filière a signé son contrat-programme et affiche l’ambition de performances à la hauteur des perspectives prometteuses que recèle le potentiel biologique à travers le monde.