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Wissal Ben Moussa, co-fondatrice de la start-up “Sand to green”

La 15ème édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), dont les travaux se sont ouverts mardi à Meknès, accueille plusieurs startups actives dans le domaine de l’agriculture, notamment celles qui proposent des solutions pour transformer l’agriculture, restaurer la biodiversité et s’adapter aux effets du changement climatique.

La co-fondatrice- CAO (Chief Agricultural Officer) de la start-up “Sand to green”, Wissal Ben Moussa, revient dans une interview à la MAP sur les services proposés, le choix de l’agroforesterie et du dessalement de mer comme solution, et l’impact environnemental et socio-économique escompté.

Parlez-nous de votre projet et des services proposés par votre start-up ?
Wissal Ben Moussa : Notre start-up fait de la culture de régénération en zones arides en se basant sur trois briques. La première est l’utilisation du dessalement solaire avec le management de la saumure alors que la deuxième brique porte sur la mise en place de plantation agroforestière, qui est un mix intelligent de différentes espèces et essence d’arbres avec des cultures intercalaires.

Pour la troisième brique, c’est la partie de l’innovation financière où nos plantations vont être offertes comme investissement pour les green assets management ce qu’on appelle des fonds communs de créances, un véhicule de financement assez spécial.

Nos plantations sont viables parce qu’elles vont créer une valeur ajoutée agricole, notamment en fruits et cultures associées. Toutes les cultures qui ont été choisies sont des cultures à haute valeur ajoutée que ce soit les cultures intercalaires ou les mix d’arbres.

Au niveau des arbres, nous n’avons choisi que des espèces locales endémiques qui sont adaptées à cet environnement. Récemment, nous avons lancé notre première plantation au niveau de la plage blanche dans la région de Guelmim, mais ça fait 5 ans qu’on fait du Recherche et développement dans la région de Guelmim, grâce auxquels on a pu mettre en place un design avec des espèces d’arbre et des cultures intercalaires spécifiques qui a abouti à de très bons résultats face à la sécheresse.

Pourquoi le choix de l’agroforesterie et du dessalement de mer comme solution ?
Wissal Ben Moussa : Concernant le dessalement de mer, on avait besoin d’une source d’eau qui soit renouvelable surtout avec les nappes phréatiques des régions arides à semi-arides qui sont sur-utilisées et qui ne se régénèrent plus comme avant. Le dessalement va venir comme une solution qui va nous donner accès à de l’eau renouvelable ou qui n’est pas forcément liée à la pluviométrie.

En revanche, le grand problème du dessalement en tant que solution technique, se trouve dans le management du saumure, un coproduit du dessalement.

Dans notre cas, on valorise cette saumure, en cultivant des algues et plantes halophytes dessus qu’on réintègre dans l’alimentation du bétail. Ainsi, on essaie de créer tout un circuit fermé autour du dessalement.

S’agissant de l’agroforesterie, on y fait appel parce que c’est un système résilient qui se base sur l’arbre, et les oasis en sont le grand exemple.Les oasis sont des systèmes agroforestiers qui ont subsisté dans les déserts.

En outre, un arbre va aider le sol à se régénérer, va démarrer la création de synergie et de vie entre les différents micro-organismes du sol, grâce à ses racines, l’arbre va pouvoir faire remonter l’humidité du sol et remonter les nutriments vers les couches supérieures et garder une bonne humidité.

Les tests que nous avons effectués dans des systèmes de type agroforestier dans nos plantations dans le sud ont donné de très bon résultats, ce qui nous a confortés dans notre choix.

Quel est l’impact social et environnemental de la start-up ?
Wissal Ben Moussa : En ce qui concerne l’impact environnemental, l’objectif de l’agriculture de régénération est de régénérer des écosystèmes et des terres ce qui signifie redonner vie à ses terrains et remettre le vivant à sa place.

Dans un système agroforestier, on veille à avoir les espaces nécessaires pour l’accueil de la biodiversité, pour qu’elle puisse s’installer ou se réinstaller dans ces zones là et pour qu’on puisse nous même réintroduire quelques espèces comme les verre de terre.

Pour l’impact socio-économique, il se reflète par l’installation dans des régions qui ne sont pas agricoles dans l’objectif de créer des terres arables là où elles ne l’étaient pas.

Pour l’impact socio-économique, il se concrétise par l’emploi des communautés locales, et travailler avec eux en leur assurant notamment la formation en agroécologie, l’accompagnement et le suivi des petits agriculteurs de la région ainsi que fournir les outils nécessaires pour s’adapter aux conditions climatiques qui sont devenues de plus en plus extrêmes avec des épisodes de chaleur plus longs, moins de pluie et des épisodes de vent violent d’une durée plus longue que d’habitude.

A cet effet, on vient avec des solutions low tech et simples à mettre en place. On essaie de rajouter de nouvelles techniques et technologies grâce à toute la connaissance technique et scientifique disponible portant sur les sols et la régénération des sols.

Parlez-nous de votre activité dans la région de Guelmim ?
Wissal Ben Moussa : Notre start-up s’est installée à Guelmim il y a 5 ans déjà, une période durant laquelle des tests et de la recherche et développement ont été menés, par exemple des tests sur des mix d’arbres et des cultures et espèces différentes, sur les sols, et sur les intrants au niveau du sol. Là on est en train de scaler sur la région de Guelmim-Oued Noun avec un terrain de 20 hectares sur la côte de la plage blanche.

Je suis originaire de Guelmim et je crois très fort en le potentiel de cette région, que ce soit le le potentiel en termes de ressources ou humain. Je pense que montrer qu’on peut faire de l’agriculture dans une zone qui n’est pas forcément vouée à l’agriculture qui n’est pas forcément vouée à l’agriculture permettra d’inciter les populations locales à rester sur place, de faire grandir le monde rural surtout avec le nombre de villages dans le sud qui ont été complètement désertés à cause des dégâts climatiques et l’exode rural qui suit tout ça.

Un de mes objectifs est de montrer qu’on peut faire de l’agriculture, créer une chaîne de valeur très intéressante, et instaurer tout un circuit autour de cette agriculture sociale et solidaire qui va aider à valoriser le métier d’agriculture, la région et le monde rural.

MAP
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