Reconnaître la vigne bio en son et lumière.
Si l’on est un peu observateur, il devient facile de reconnaître la vigne bio à celle conventionnelle. Rencontre avec un viticulteur bio de la région genevoise (Suisse).
La vigne « conventionnelle » est souvent facile à repérer, les herbes de la ligne du sol au pied des ceps est grillée par la chimie ; on utilise des produits qui ne s’infiltrent pas dans le sol et qui grillent les herbes pour une année. Inoffensif ? Ou d’autres pesticides qui en plus s’infiltrent et bouleversent là l’équilibre environnant.
A contrario, en bio toujours de la vie, les herbes subsistent ou ont été sarclées et on voit la terre retournée. Côté cépages on en choisit alors des plus adaptés.
Rencontre avec un viticulteur de la région genevoise à Meinier sur de charmants coteaux super exposés, auparavant semés de luzerne pour assurer la récupération des sols par la rotation des cultures. Cette parcelle est nouvellement plantée et déjà des petites grappes pour cette première vendange probablement utilisée en raisin de table ou jus.
Ici la culture bio est expérimentée, ou intégrée ou raisonnée suivant les possibilités. On déracine les herbes avec houe ou grattoir à roue sorte de trottinette sans repose-pied mais avec un sarcloir qui tourne autour de chaque pied et arrache les racines des herbes.
On constate du mildiou, champignon favorisé par l’humidité persistante. Celui-ci s’est installé sur les jeunes feuilles qui n’ont pas été traitées à la bouillie bordelaise, sulfate de cuivre et de chaux éteinte et eau (moins mauvais des traitements) on pulvérise le liquide bleu-vert sur feuilles et raisin s’il est déjà présent.
Contre les oiseaux gourmands, étourneaux sansonnets, confrontés aux grappes tentantes, on a recours aux canons effaroucheurs à air comprimé, dissuasifs à intervalles réguliers.
Dans les vignobles plus anciens on remarque des rosiers en bout de ligne, premiers touchés en cas d’attaque d’oïdium ou de mildiou, ils jouent le rôle d’avertisseur avant que la vigne ne soit infestée.
Le conseil fédéral a décidé de réduire l’utilisation de pesticides en Suisse de 30% d’ici à 2027. Trop faible ? C’est déjà ça, et plus que jamais on compte sur la conscience du consommateur par ses choix d’achat et du producteur par ses choix de production. Vive l’expérimentation car souvent, l’essayer c’est l’adopter.
Merci à Marjorie Steinmann,