Des chercheurs ont récemment découvert que les strigolactones, une classe de phytohormones, jouent un rôle clé dans la promotion de la floraison chez la tomate (Solanum lycopersicum L.). Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles stratégies pour améliorer la productivité et la gestion du temps de fructification de cette culture cruciale. Leur étude, qui met en lumière les mécanismes moléculaires sous-jacents à cet effet, pourrait avoir un impact significatif sur l’agriculture.
Les strigolactones sont déjà bien connues pour leur rôle dans le développement végétatif, les réponses au stress, et les interactions avec les micro-organismes dans la rhizosphère. Cependant, leur implication dans la reproduction des plantes restait jusqu’alors peu explorée. Cette étude comble cette lacune en démontrant que les strigolactones favorisent la floraison de la tomate en influençant un module moléculaire spécifique : le module miR319-LA-SFT.
Le module miR319-LA-SFT : Un régulateur de la floraison
Les résultats montrent que les niveaux de strigolactones, qu’ils soient endogènes ou exogènes, sont directement liés au moment de l’anthèse (la période où la fleur est pleinement épanouie) et au nombre de fleurs produites. Cette corrélation s’explique par l’activation du gène SINGLE FLOWER TRUSS (SFT), un gène crucial pour l’induction de la floraison, dans les feuilles.
Les strigolactones déclenchent une cascade de réactions moléculaires dans la plante : elles augmentent les niveaux de l’ARN microRNA319 (miR319) et réduisent l’expression de sa cible, LANCEOLATE, un répresseur de SFT. En conséquence, la réduction de LANCEOLATE favorise l’augmentation de la transcription du gène SFT, facilitant ainsi la transition florale et le développement des fleurs.
Au-delà des mécanismes moléculaires, cette découverte a des implications pratiques importantes. Les agriculteurs pourraient potentiellement manipuler les niveaux de strigolactones pour contrôler le moment de la floraison et maximiser le rendement en fruits. De plus, la diminution du contenu en gibbérellines, induite par l’activation du module miR319-LA-SFT, suggère que les strigolactones pourraient aussi améliorer les performances reproductives des plantes.
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Cette étude marque une avancée significative dans notre compréhension des mécanismes de régulation de la floraison chez la tomate. En positionnant les strigolactones comme un élément central de ce réseau de régulation, les chercheurs ouvrent de nouvelles perspectives pour l’amélioration des cultures. Les prochaines étapes consisteront à explorer comment ces découvertes peuvent être appliquées à grande échelle pour optimiser la production agricole, en utilisant les strigolactones comme un outil pour gérer le temps de floraison et le rendement total des cultures.
Retrouvez l’étude complète ici