Sécheresses au Maghreb : Impact dévastateur sur l’agriculture et mesures d’adaptation.
Le Maghreb est confronté à des sécheresses météorologiques de plus en plus intenses, longues et fréquentes, conduisant à des déficits importants en précipitations. Cette sécheresse structurelle affecte sévèrement l’agriculture, notamment la production céréalière, qui joue un rôle crucial dans l’économie et la sécurité alimentaire des pays de la région.
Les changements climatiques accentuent ces problèmes, prédisant une augmentation des sécheresses dans le futur. Cet article AgriMaroc examine les impacts dévastateurs de la sécheresse sur la production agricole au Maghreb et les mesures d’adaptation mises en place pour faire face à cette crise.
Impacts de la sécheresse sur l’agriculture au Maghreb :
La sécheresse a un impact considérable sur l’agriculture pluviale, en particulier sur la production céréalière. Les déficits pluviométriques pendant les mois cruciaux de croissance entraînent une baisse drastique des rendements, fragilisant ainsi la sécurité alimentaire et la préservation du cheptel. Les observations des années précédentes ont montré que les événements secs ont provoqué une chute significative de la production céréalière dans toute la région.
Exemples de conséquences : Selon la FAO, en Tunisie, la sécheresse survenue en 2015-2016 a entraîné une baisse de près de 30 % de la production céréalière, ce qui a obligé le pays à augmenter ses importations alimentaires. Les agriculteurs ont subi des pertes financières importantes, tandis que les prix des fourrages ont explosé sur le marché. Toujours selon la même source, au Maroc, la sécheresse de la même période a réduit la croissance économique nationale de près de 3 points. En Mauritanie et en Algérie, des baisses significatives de la production du riz et des céréales ont été constatées, poussant ces pays à augmenter leurs importations pour compenser le manque.
Les mesures d’adaptation face à la sécheresse :
Les pays du Maghreb ont élaboré diverses stratégies pour faire face à la sécheresse. Parmi celles-ci, on compte les grands projets d’infrastructures hydrauliques tels que les barrages, les lacs collinaires et les forages d’eau. Des projets de transfert d’eau entre bassins hydrologiques sont également en cours de développement. Parallèlement, des mesures de résilience à l’échelle familiale et communautaire sont mises en place, notamment la récolte des eaux de surface et l’utilisation de techniques de pompage solaire local.
Dans les systèmes irrigués, des recherches sont effectuées pour améliorer l’économie de l’eau à la parcelle, augmenter l’efficacité du transport de l’eau et accroître la productivité de l’eau. Lorsque l’alerte de sécheresse est déclarée, des mesures tactiques sont mises en œuvre, telles que des quotas et des rationnements de distribution de l’eau et des fourrages. Cependant, ces actions ne traitent que les conséquences de la sécheresse et ne renforcent pas la résilience des populations vulnérables face aux sécheresses futures.
Des stratégies long terme :
La sécheresse continue de sévir dans la région du Maghreb, impactant gravement l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les défis futurs imposés par les changements climatiques appellent à une adaptation et une résilience accrues.
Les mesures d’urgence et tactiques sont nécessaires pour atténuer les effets immédiats des sécheresses, mais il est crucial de développer des stratégies à plus long terme pour renforcer la résilience des populations face aux défis climatiques à venir. Cela nécessite une coopération régionale et des investissements soutenus dans des infrastructures et des techniques adaptées pour assurer un avenir durable au Maghreb malgré les défis climatiques.