La saison des fraises au Maroc débute sous de bons auspices, malgré un recul des surfaces cultivées d’environ 10 % par rapport à l’année précédente. Les conditions météorologiques favorables et une amélioration de la qualité des récoltes permettent aux producteurs de rester optimistes quant aux perspectives d’exportation et aux opportunités sur le marché international.
Une récolte précoce grâce aux températures élevées, avec une baisse des volumes, mais une qualité accrue
La plantation des fraises a débuté tardivement cette année, mais les températures chaudes enregistrées récemment ont accéléré le cycle de production. Amine Bennani, président de l’Association marocaine des producteurs de fruits rouges, explique : « Tous les plants, qu’ils soient tardifs ou précoces, sortent en même temps. » Cette situation a permis une récolte précoce, amorcée il y a une dizaine de jours pour les fraises fraîches.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer pleinement les rendements, les premiers retours indiquent une production régulière et de bonne qualité. Cette tendance pourrait compenser, en partie, la diminution des surfaces cultivées cette saison.
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Le recul des surfaces cultivées s’explique en partie par des ajustements dans les stratégies des producteurs, mais cette baisse est compensée par une amélioration notable de la qualité des fraises. « Nous avons de bonnes chances de maintenir le même niveau de volume à l’exportation grâce à une meilleure qualité, malgré une réduction des surfaces. » confie l’expert à Freshplaza.
En outre, les prix des fraises marocaines à l’exportation ont augmenté de 10 à 15 %, ce qui contribue à préserver les marges des producteurs.
Une concurrence égyptienne sous surveillance
L’industrie marocaine des fraises pourrait également profiter des difficultés rencontrées par l’Égypte, son principal concurrent sur le marché international. Cependant, Amine Bennani reste prudent : « Nous attendons de voir comment l’annonce de l’augmentation des prix en Égypte va évoluer. Bien qu’il y ait une hausse, leurs prix de référence restent très bas. »
Cette situation pourrait à terme jouer en faveur des fraises marocaines, dont la réputation de qualité justifie des prix plus élevés. De plus, les producteurs égyptiens, confrontés à des coûts de production croissants, pourraient être contraints de revoir leur stratégie tarifaire.
Une demande en dents de scie mais une industrie résiliente
La demande de fraises marocaines reste actuellement stable, soutenue par les préparatifs des fêtes de fin d’année en Europe. Toutefois, une baisse significative de la demande est attendue dès la fin de décembre. « D’ici quelques jours, nous entrerons dans une période de creux jusqu’à la première semaine de janvier », précise Amine Bennani.
Le pic de production des fraises marocaines est attendu pour le mois de mars, période clé pour les exportations vers le marché européen.
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Malgré les défis liés à la réduction des surfaces cultivées et à une concurrence internationale féroce, la filière marocaine des fraises reste résiliente. La qualité accrue des récoltes et les prix plus compétitifs sur les marchés internationaux confirment la capacité des producteurs marocains à s’adapter et à tirer parti des conditions actuelles pour maintenir leur position sur le marché.
Cette saison met en lumière l’importance de la qualité comme levier stratégique pour continuer à répondre aux attentes des marchés exigeants, tout en optimisant les performances économiques du secteur.