Rachid Benali : « On prévoit une production de 1,6 million de tonnes en 2020-2021, soit une progression de 14% ».
L’opération de récolte des olives a démarré il y a quelques jours dans certaines régions, apprend Médias24 auprès de Rachid Benali, président de l’Interprofession marocaine de l’olive, Interprolive. Celles qui font de l’olive de table ont commencé la récolte plus tôt, vers début octobre.
La production varie selon les régions
« En principe, en termes de production, on est sur une année relativement bonne, contrairement à certains produits, tels que les céréales », nous confie notre interlocuteur.
« On prévoit une production de 1,6 million de tonnes en 2020-2021, soit une progression de 14% par rapport à la saison précédente, où la production était de 1,4 million de tonnes ». Des prévisions qui peuvent être revues à la hausse, si la pluviométrie est bonne.
La production varie toutefois d’une région à une autre. « Au Maroc, nous avons cinq principales régions qui dépassent, chacune, 10% de la production nationale d’olives », souligne-t-il. Il s’agit de:
- La région de Fès-Meknès, qui représente environ 38% de la production nationale;
- La région de Marrakech, El Kelâa des Sraghna, Tensift et Al Haouz, qui est aux alentours de 22% de la production nationale;
- Les régions du Nord, Beni Mellal-Khénifra et l’Oriental, qui dépassent, chacune, 10 à 11% de la production nationale.
« Nous avons bien évidemment d’autres régions qui produisent l’olive, mais celles mentionnées regroupent une centaine de bassins de production, représentant ainsi l’essentiel de la production nationale ».
La sécheresse se fait sentir sur l’olive de table
Globalement, la production nationale d’olive est acheminée à hauteur de 65% à la trituration et 25% à la conserverie. Les 10% restants constituent les pertes et l’autoconsommation.
« Pour cette campagne, jusqu’à présent on ne peut pas encore différencier exactement la part qui sera triturée et celle de l’olive de table. Mais ce que l’on sait, c’est qu’il y aura beaucoup moins d’olive de table cette année par rapport à campagne précédente, vu la sécheresse et le manque d’eau. Nous avons un problème de calibre », nous explique M. Benali. « Pour l’huile d’olive, l’année sera bonne ».
Dans le détail, « la production dans la région de Marrakech se présente bien. Elle est excellente dans l’Oriental ».
« Les zones agricoles bour de la région Fès-Meknès ont, elles, subi les effets de la sécheresse. Certaines zones agricole à Meknès ont, en plus, souffert de quelques passages de grêle qui ont fait perdre une bonne partie de leur production aux agriculteurs ».
Même constat à El Kelâa des Sraghna, où les services provinciaux du ministère de l’Agriculture prévoient une baisse de 10% de la production d’olives par rapport à la saison précédente, à cause de la sécheresse. La situation n’est pas meilleure non plus au nord du pays.
Quant à la qualité, « cette année on a une production qui est saine, vu que nous n’avons pas eu le problème de la mouche d’olive. On aura donc un bon produit ».
Les prix se maintiennent
S’agissant de la commercialisation, Rachid Benali parie sur une stabilité des prix sur le marché intérieur pour ce qui est de la consommation courante de l’huile d’olive.
« Les prix se maintiennent par rapport à l’année dernière: au départ de l’arbre, le prix de l’olive varie entre 4,5 et 5 DH/kg. Au détail, l’huile d’olive est vendue entre 45 et 50 DH le litre au client final ».
Les exportations dépendront des prix à l’international
Les exportations d’huile d’olive sont très variables d’une année à l’autre. Elles se situent généralement entre 12.000 et 35.000 tonnes par an.
Pour cette année, aucune prévision ne peut encore être faite pour l’instant. Les opérateurs attendent de voir les prix des pays concurrents.
« L’année dernière, on était très mal. On a été attaqué par la Tunisie, qui avait une forte production, avec des prix plus bas que les nôtres », ce qui réduit la compétitivité de l’olive marocaine sur le marché international. Le marché européen, lui, reste dominé par l’Espagne et l’Italie.
« La production durant la campagne 2019-2020 était un peu faible (1,4 MT), et on a fini l’année avec un excédent d’environ 35.000 à 40.000 tonnes d’huile d’olive ».
« Pour cette année, tout dépendra donc des prix proposés à l’international. Si on a des prix avantageux, les pays étrangers seront intéressés par le produit marocain ».
Quant à l’olive de table, « on est sur une moyenne annuelle de 70.000 tonnes exportées. On ne prend pas de parts de marché mais on n’en perd pas non plus », conclut M. Benali.