Abderrahmane AIT HAMOU: «La sensibilisation doit être axée sur l’implication et l’adhésion des agriculteurs aux programmes de lutte contre la cochenille du cactus lancés par l’Etat».
La cochenille du cactus est un ravageur qui risque de détruire un nombre important d’hectares de cactus dans plusieurs régions du Royaume.
Le Maroc a lancé un programme doté d’une enveloppe budgétaire de 80 MDH pour le renforcement des mesures de lutte contre la cochenille du cactus. Abderrahmane AIT HAMOU, ingénieur agronome et membre de l’Association Nationale pour le Développement de Cactus, nous livre son point de vue sur ce fléau.
AgriMaroc.ma: Vous avez été l’un des premiers à alerter l’opinion et les professionnels sur la cochenille du cactus, quelle est la situation actuelle ?
Abderrahmane AIT HAMOU: La situation actuelle est très inquiétante, le ravageur continue à gagner de l’espace. Les zones infectées sont localisées dans les régions de Sidi Bennour (Doukkala) et les communes rurales au Nord de Rehamna. D’autres provinces ont été touchées comme Azilal et Béni Mellal et Taourirt (Oriental). Ce dernier foyer a été rapidement éradiqué.
AgriMaroc.ma: Quels sont les moyens de lutte contre la cochenille du cactus ?
Abderrahmane AIT HAMOU: Comme vous le savez le Ministère de l’Agriculture de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts vient de mobiliser une enveloppe budgétaire de 80 millions de dirhams pour lutter contre la cochenille. La FAO a aussi lancé un projet d’assistance urgente (environ 4 millions de dirhams). Donc il y a une réelle prise de conscience collective à souligner.
Le programme de lutte contre la cochenille comporte entre autres, la mise en place d’un comité de vigilance, l’arrachage et l’enfouissement des vergers infestés, le traitement chimique et biologique.
AgriMaroc.ma: Vous appelez régulièrement à sensibiliser les agriculteurs contre la cochenille du cactus, comment pouvons-nous y parvenir ?
Abderrahmane AIT HAMOU: La cochenille sauvage est une catastrophe qui a frappé notre pays. Les médias doivent jouer un rôle capital et se mobiliser pour sensibiliser les agriculteurs, il est indispensable de communiquer sur le sujet, afin de rapidement détecter la cochenille sauvage.
Dans les zones infestées la sensibilisation doit être axée sur l’implication et l’adhésion des agriculteurs aux programmes de lutte lancés par l’Etat. Dans les zones à haut risque, la sensibilisation devra rechercher à installer une vigilance contre la propagation de la cochenille.
Il faut donc fournir beaucoup d’efforts de sensibilisation avec des messages bien étudiés et adaptés aux zones concernées (infestées ou indemnes). De plus, il ne faut pas oublier les consommateurs, ces derniers doivent-être aussi bien informés et rassurés de l’absence de risques sanitaires en consommant les figues issues des zones infestées.
AgriMaroc.ma: Quel message souhaitez-vous transmettre à travers AgriMaroc.ma ?
Abderrahmane AIT HAMOU: En tant que citoyen marocain, j’encourage les efforts de l’ONSSA qui se trouve actuellement face à un défi et un ennemi qui menace une de nos cultures stratégiques (le cactus).
En tant que militant de l’agriculture biologique, j’espère voir privilégier des traitements biologiques et les luttes intégrées sachant que le figuier de barbarie a toujours été considéré comme un produit Bio.
En tant que membre d’une association de cactus, j’invite les agriculteurs et la société civile à se mobiliser pour éradiquer ce fléau redoutable.
Merci à Monsieur Abderrahmane AIT HAMOU
* Ce contenu est la propriété d’AgriMaroc.ma. Toute demande de reproduction, partielle ou complète doit être formulée à [email protected]
Pour recevoir la Newsletter AgriMaroc.ma sur l’actualité des professionnels
Newsletter AgriMaroc.ma