La polémique au sujet des perturbateurs endocriniens entre Union Européenne et Commission.
Les 28 ministres de l’Environnement de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, ont adressé vendredi 4 mars une remontrance à la Commission européenne, l’appelant à respecter ses obligations légales en matière de définition des perturbateurs endocriniens.
Les ministres ont ainsi pris acte du jugement du 16 décembre de la justice européenne, qui avait condamné la Commission pour avoir manqué à ses obligations en ne fournissant pas, comme elle s’y était engagée, une définition scientifique des perturbateurs endocriniens à la fin 2013. Ces substances que l’on trouve dans les plastiques, les pesticides ou les cosmétiques peuvent être à l’origine de dysfonctionnements hormonaux, de malformations congénitales et de retards de développement.
L’exécutif européen avait jusqu’à décembre 2013 pour spécifier les critères scientifiques permettant de déterminer les éléments qui perturbent le système endocrinien, ce qu’elle n’a pas fait. La Suède avait saisi le tribunal de l’UE en juillet 2014. Dans la déclaration adoptée, les ministres européens de l’Environnement appellent la Commission à respecter ses obligations légales.
Par ailleurs, les ministres ont étalé leurs divergences sur le dossier controversé du glyphosate, une substance active largement utilisée dans les pesticides soupçonnée d’être cancérigène, même si ce sujet ne figurait pas officiellement à l’ordre du jour de leur réunion. La reconduction de son autorisation devait être tranchée lundi et mardi au sein d’un comité d’experts des différents Etats membres.
Pour sa part, la ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, a affirmé que la France allait pousser à prendre la position la plus offensive possible, estimant que la Commission européenne devait s’aligner sur la position la plus protectrice de l’environnement et de la santé. Le sujet est de toute évidence délicat. Le secrétaire d’Etat allemand à l’Environnement, Jochen Flasbarth, a fait part de discussions toujours en cours au sein de son gouvernement sur la position à adopter. Son homologue néerlandaise, Sharon Dijksma, a de son côté indiqué que son pays allait demander un report du vote.
Malgré un avertissement du Centre international pour le cancer (CIRC), l’Autorité européenne de sécurité des aliments, a estimé improbable le risque cancérogène de ce produit, présent notamment dans le désherbant Round Up du groupe Monsanto.
La Commission européenne a en conséquence décidé de recommander la reconduction de l’autorisation du glyphosate en limitant l’autorisation à 8 ou 10 ans (au lieu de 15) et en interdisant les coformulants qui sont ajoutés à la substance active dans la formule d’un pesticide.