Plan anti-sécheresse au Maroc, les avis sont multiples.
Après son lancement, le plan anti-sécheresse suscite l’intérêt des professionnels. Les avis sont multiples entre pour et contre.
Dans une interview publiée le 30 janvier sur Anfaspress, l’économiste et Enseignant à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV) de Rabat, Najib Akesbi explique son point de vue concernant le plan anti-sécheresse au Maroc qui serait mis en place pour atténuer les effets du manque des pluies sur l’agriculture.
En effet, la sécheresse devient une réalité au Maroc. Ses épisodes successifs depuis une trentaine d’années lui conférant un caractère permanent à prendre en considération. Pour Najib Akesbi, le plan anti-sécheresse mis en place par l’Etat devient une routine qui se reproduit suite au retard des pluies, suivant le même modèle et les mêmes axes. « C’est ce que nous avions observé en 1995, en 2007 ou encore en 2012. Quand les précipitations tardent, l’Etat met en place un programme axé sur la protection des ressources végétales, la sauvegarde du cheptel et le soutien financier des agriculteurs. Mais dès que les premières pluies arrivent, tout le programme s’arrête. ».
La répétition des épisodes de sécheresse suite aux changements climatiques impose de réagir autrement face à cette situation. Rappelons à cette occasion la politique des barrages, mise en place par l’Etat depuis 50 ans. « Aujourd’hui, 85% des terres dépendent des pluies, cependant le facteur climatique n’a jamais été inclu dans la politique agricole du Maroc », indique Najib Akesbi, ajoutant que dans le cadre du plan anti-sécheresse, lancé récemment par l’Etat, et dont le budget alloué est d’environ 5 milliards de dirhams, la question qui se pose est relative à la répartition de ce montant et quels seraient les bénéficiaires, surtout que le constat qui s’est imposé à travers la politique agricole marocaine et qui continue de s’imposer, c’est que ce sont les grands producteurs qui profitent de toutes les réglementations et lois mises en place dans le cadre du Plan Maroc vert ainsi que des Fonds de développement agricole.
A la fin, Najib Akesbi conclut qu’une révision de la politique agricole suivie par le Maroc devrait être faite afin d’accorder la grande importance aux petits producteurs et à l’agriculture pluviale.