Les superficies plantées d’oliviers sont passées de 773.000 ha à près de 1.073.000 ha, dont 112.000 ha équipés en système d’irrigation localisée.
Le Conseil oléicole international (COI) est appelé à relever de nouveaux défis sur le plan commercial en agissant dans le sens de l’abolition des obstacles entravant l’accès des produits de l’olivier aux marchés mondiaux, a affirmé jeudi, à Marrakech, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts (département de l’Agriculture), Mohamed Sadiki.
Intervenant à un séminaire international sous le thème « Défis et perspectives de la filière oléicole » organisé en marge de la 109è session du conseil des membres du COI, M. Sadiki a relevé que l’action du Conseil doit être orientée vers un renforcement des activités de coopération technique en vue du développement d’une oléiculture moderne, performante et respectueuse de l’environnement.
Dans ce cadre, il a exprimé la volonté du Maroc de renforcer sa coopération avec la communauté oléicole internationale par des échanges permanents d’expériences et la concrétisation de projets de développement durable du secteur oléicole et des activités de promotion porteuses des produits de l’olivier.
Par ailleurs, M. Sadiki a mis en exergue l’importance que revêt l’oléiculture dans le tissu agro-économique du Maroc et ses impacts sociaux et environnementaux prépondérants.
Dans ce cadre, il a fait remarquer que le Plan Maroc Vert a accordé, depuis son lancement en 2008, une importance particulière à la filière oléicole, dont les avancées et les performances font figure d’exemple de succès qu’il convient de consolider et de renforcer.
M.Sadiki a en outre, mis l’accent sur les efforts déployés par le gouvernement pour accompagner la mise en œuvre du contrat-programme conclu en 2009 entre l’Etat et l’interprofession oléicole à travers la refonte du Fonds de développement agricole (FDA) et le renforcement du rôle des interprofessions.
Dans ce cadre, il s’est réjoui des réalisations et des acquis dix ans après le lancement de contrat-programme, qui a permis aux superficies plantées de passer de 773.000 ha à près de 1.073.000 ha, dont 112.000 ha équipés en système d’irrigation localisée.
Le niveau de production réalisée a connu de son côté, une augmentation soutenue pour atteindre un record de 2 millions de tonnes lors de la campagne 2018-2019, a-t-il noté, indiquant qu’en matière de valorisation, 200 unités de trituration équipées en système deux phases et respectueuses de l’environnement, ont été créées, portant la capacité de trituration à environ 2 millions de tonnes avec une valorisation de près de la totalité de la production nationale.
Le président du COI pour l’année 2019, Ezzedine Abu Steit, a pour sa part, passé en revue les problèmes dont fait face la filière au niveau des pays membres, dont l’absence de données sur la production et sur la commercialisation, la sécheresse, une rude concurrence étrangère des produits locaux et une absence de législations appropriées pour protéger le produit local dans certains pays.
Face à ces contraintes, M. Abu Steit, également ministre égyptien de l’Agriculture, a présenté plusieurs propositions pour développer la production à travers la promotion de la recherche scientifique, la protection des variétés locales qui sont adaptées à l’environnement local, l’incitation de l’investissement privé, la sensibilisation sur les valeurs nutritionnelles de l’huile d’olive, la réduction des coûts de production et l’encouragement des agriculteurs et des producteurs à se regrouper en fédérations.
De son côté, Gigla Agulachvili, ministre géorgien de la Protection de l’environnement et de l’Agriculture, dont le pays a déposé une demande d’adhésion au COI, a estimé que son pays compte parmi les pays émergents au niveau de la production de l’huile d’olive, relevant que les agriculteurs doivent bénéficier de leurs productions avec des prix convenables et justes.
Organisée par le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en collaboration avec le COI, cette rencontre, qui a connu la participation notamment du ministre libyen de l’Agriculture et le vice-ministre du commerce de la Turquie, en plus d’autres hauts responsables de pays membres du COI, a offert l’occasion pour aborder plusieurs sujets intéressant la filière, notamment la stratégie marocaine de développement de la filière, le marché mondial des produits oléicoles, les ressources génétiques oléicoles, les nouveaux défis phytosanitaires de la filière, les variétés d’olivier, la qualité, l’environnement et la valorisation des sous-produits issus de la trituration des olives.
Les travaux de la 109è session du COI (Marrakech 17-21 juin) ont débuté avec les réunions des comités administratif et financier, promotion et économie, chimie et normalisation et comité technologie et environnement.
Une plénière se tiendra vendredi, durant laquelle plusieurs décisions seront adoptées, dont les plus importantes portent sur le budget et les procédures internes de gestion de l’organisation, l’agrément de 130 laboratoires d’analyses physico-chimiques et sensorielles de l’huile d’olive dans 25 pays, don 04 au Maroc, l’élargissement du comité consultatif représentant le secteur privé des pays membres à une centaine de membres, dont 06 représentants membres de l’Interprofession marocaine de l’olive (Interprolive) ainsi que l’acceptation de la demande d’adhésion de la Géorgie au COI.
Une visite guidée sera organisée samedi prochain, au profit des membres des délégations présentes à la station expérimentale de l’Institut national de recherche agronomique (INRA), qui abrite la collection internationale de l’olivier de Marrakech ainsi qu’une visite à l’exploitation et à une unité de trituration.
Le COI, dont le Maroc est un pays fondateur, est une organisation intergouvernementale en charge du développement du secteur oléicole dans le monde, créé depuis 60 ans sous les auspices des Nations Unies.
Elle compte actuellement 16 membres dont l’Union européenne, représentant 96% de la production mondiale d’olive et 75% des échanges internationaux d’huiles d’olive et des olives de table.
Le COI veille principalement à favoriser la coopération technique internationale dans l’oléiculture, à encourager l’expansion du commerce international de l’huile d’olive et des olives de table et à mettre au point les normes commerciales applicables à ces produits.