Les Maisons Familiales Rurales (MFR) au service de l’agricole durable rural.
La formation est un axe très important dans le développement du secteur agricole. Conscient de son importance, l’Etat marocain a mis en place en 2000, la formation professionnelle par apprentissage, une formation dispensée dans des Centres de Formation par Apprentissage (CFA). Eclairage.
Aujourd’hui, le ministère de tutelle accorde une importance majeure à la formation agricole pour pouvoir accompagner le Plan Maroc Vert (PMV), un projet qui a pour ambition de faire du secteur agricole au Maroc le principal moteur de développement économique et social
Pour assurer une formation professionnelle agricole à des jeunes issus du monde rural, le Maroc a ainsi pensé à la création d’une nouvelle structure de formation : les Maisons Familiales Rurales (MFR). C’est ce modèle-là qui sera dupliqué partout dans le monde.
Les Maisons Familiales Rurales (MFR): l’historique.
Il faut savoir que la première Maison Familiale Rurale a été créée en 1937, dans le Lot-et- Garonne, par des paysans, parents d’élèves déscolarisés désireux de former leurs enfants aux métiers de l’agriculture. Cette création est alors basée sur trois principes : « la responsabilité des parents, la formation en alternance et le développement du territoire ».
MFR au Maroc : les dates
- 1995/1997 : Evaluation des besoins en formation, sensibilisation des responsables de l’Enseignement agricole au concept des MFR.
- 1998/2000 : Expérimentation sur le terrain.
- 2000/2002 : Démarrage des MFR avec l’appui des MFR d’Aquitaine.
- 2003/2007 : Structuration du réseau MFR.
Au Maroc, les premières associations MFR
La loi 12.00 (1) mise en place par le gouvernement a encouragé la création de centres de formation par apprentissage, telles que les MFR. Cette loi a facilité les conditions d’accès des jeunes élèves qui ont abandonné l’école, pour différentes raisons. Le modèle des MFR est alors devenu complémentaire dans la formation professionnelle de ces jeunes majoritairement adolescents. Ainsi cette nouvelle structure a eu pour objectifs d’accompagner ces jeunes dans la réalisation de leurs projets personnels, l’implication des parents et une participation au développement durable local.
En 2000, le Maroc a donc connu la création des premières associations locales MFR, des associations qui réunissent des parents agriculteurs et des professionnels du secteur pour définir les contours de leur projet : « concourir à l’éducation et à la formation de ces jeunes adolescents, fils d’agriculteurs mais aussi à leur insertion professionnelle ». En collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, les MFR lancent les premières sessions de formation de futurs agriculteurs.
Pour les promoteurs de ce projet, la création de ces MFR permet de répondre à un grand besoin de formation pour des jeunes élèves de 15 à 18 ans dans les métiers d’agriculture. Il s’agit d’acquérir une formation professionnelle «qui tient compte de l’intérêt de ces jeunes stagiaires ruraux», de favoriser un développement durable des territoires où ces maisons sont implantées.
Pour réussir ce pari, deux moments ont marqué la naissance des MFR :
- La création en septembre 2002 de l’Union Nationale des MFR marocaines (UNAMFR), porte parole des MRF du Maroc,
- La signature de conventions tripartites entre MFR/ Secrétariat d’Etat de la Formation professionnelle/ Ministère de l’Agriculture ; des conventions qui ont permis de favoriser le financement des ces maisons et la reconnaissance de leurs diplômes.
Une formation par alternance
Aujourd’hui, le Maroc compte une dizaine de MFR à travers les différentes régions du royaume. Le principe de base de ces maisons est l’alternance, le fil conducteur de cette formation. Le jeune stagiaire reçoit une formation théorique au sein du centre d’une semaine en tant qu’interne, soit 20% de l’ensemble de la durée de la formation et 3 semaines dans une exploitation agricole, soit 80 %.
Cette formation par alternance permet aux jeunes élèves « d’approfondir leurs acquis, leur savoir-faire afin de réussir leur insertion professionnelle par une reprise ou une mise à niveau de leurs exploitations familiales ».
Les MFR du Souss Massa
L’agriculture reste le secteur clé de la région Souss Massa. Les ressources en sol de la Région sont estimées à 1 200 000 ha dont 228 500 ha de SAU réparties en SAU irrigables de 108 500 ha et en SAU bour de 120 000 ha. Les agrumes et les primeurs constituent les principales productions de la Région. Le secteur agricole de la région représente 13% du PIB national. Cependant le taux d’analphabétisme des très petits fellah, l’exode rural, le manque de technicité moderne, sont des handicaps qui entravent l’amélioration de la production, la qualité et les revenus de ces petits agriculteurs.
Conscients de l’importance de la formation agricole, des paysans de la région se sont lancés, en 2002, dans la création de la première MFR à Tinzert (2), Province de Taroudant. Aujourd’hui la région Souss Massa compte trois MFR: Oulad Yahia et Sebt Guerdane (Province de Taroudant) et Chtouka (province de Chtouka Ait Baha). Il s’agit de Centres de formation à proximité des exploitations familiales crées pour répondre à un défit majeur : la modernisation des exploitations, la relève dans l’activité agricole.
L’implantation de ces MFR assure à la région une main d’œuvre qualifiée en vue de moderniser le secteur, d’améliorer la production et la qualité des produits pour une meilleure compétitivité.
MFR Oulad Yahia
La Maison Familiale Oulad Yahia, créée en 2006 sur le territoire de la Commune rurale d’Ait Iazza, Province de Taroudannt, a démarré à l’aide de la Coopérative des Agrumes, COPAG. Pour Monsieur Habib Niyari, directeur de cette maison, la création de cette structure de formation professionnelle agricole en milieu du monde rural a pour objectif de : « répondre à ce besoin incessant de formation pour des jeunes qui sont intéressés par le secteur agricole. Il s’agit donc de préparer ces jeunes pour une relève dans le secteur agricole tout en limitant l’exode rural». Il ajoute : «L’alternance reste le point fort de cette formation ; celle-ci permet au jeune stagiaire de penser à bâtir son propre projet à partir des réalités sur le terrain ».
Un jeune stagiaire interrogé nous a fait part de son sentiment au sujet de cette formation au sein de la MFR/Ouled Yahia : « Nous sommes fiers, nous jeunes stagiaires, de cette maison crée de la volonté de nos parents, des agriculteurs. La formation par alternance me plait énormément car elle me permet de faire des stages, en grande partie, sur le terrain, dans des exploitations et en contact direct avec les professionnels en agriculture. Mon diplôme, ma formation, m’assureront une relève réussie dans le domaine agricole, et me permettront de participer activement au développement de notre territoire ».
Formations proposées par la Maison
Pour répondre à ce besoin, la MFR Oulad Yahia propose trois types de métiers en agriculture :
- Elevage bovin laitier,
- Arboriculture,
- Maraichage
Etat d’insertion des jeunes stagiaires
MFR | Insertion | Poursuite de formation | Non insérés | |||
Nb | % | Nb | % | Nb | % | |
Ouled Yahia | 175 | 68,63 | 30 | 11,76 | 50 | 19,61 |
Types de projets d’insertion des jeunes stagiaires
MFR | Projets d’insertion | |||||||
Relève | Projet personnel | Main d’O qualifiée | Poursuite de formation | Fonction publique | Autres | Non insérés | Total | |
Ouled Yahia | 35 | 20 | 120 | 30 | – | – | 50 | 255 |
Expertise interne des MFR Maroc (2014)
En conclusion, la participation des MFR dans le système de formation par apprentissage est d’une grande importance pour la formation de jeunes issus du monde rural disposés à développer le territoire local. Cependant, l’Etat doit encourager cette expérience en leur procurant des moyens financiers, une stabilité et qualité des ressources humaines (formateurs, administrateurs) encore plus importante.
HALIMI Abdallah
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loi 12-00 (dahir n° 1.00.206 du 19 mai 2000 portant institution et organisation de la formation par apprentissage.
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120 jeunes en tant que main d’œuvre qualifiée, soit 47,06% des jeunes formés, est due à la disponibilité de cette tâche dans la région, à la difficulté de monter son propre projet ou de développer l’exploitation familiale et ce faute de moyen financier. Ce besoin de formation pousse certains jeunes de poursuivre une formation dans d’autres établissements de formation agricole : CQA ou lycée agricole.
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MFR de Tinzert ne reçoit plus d’élèves.
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