Le Maroc dont le besoin en blé tendre reste important, absorbe 23% des exportations françaises.
Le Maroc s’est orienté vers la France pour assurer son approvisionnement en blé tendre. Le royaume a détenu près de 23% des exportations françaises de blé tendre hors UE en janvier 2016.
Dans un contexte perturbé par les conditions climatiques et la sécheresse qui ont affecté toutes les régions du monde, les importations de blé tendre français explosent. En janvier dernier, la France a exporté plus de 235 000 tonnes de blé tendre vers le Maroc, soit quasiment autant que ce qu’il a exporté vers le royaume depuis juillet.
En effet, entre juillet 2015 et janvier 2016, la France a écoulé quelque 518 000 tonnes de blé tendre sur le marché marocain, soit une hausse de plus de 50% comparativement à l’année précédente. Sur le seul mois de janvier, le Maroc a accaparé près de 23% des exportations françaises de blé tendre en dehors de l’union européenne, ce qui en fait le premier client non européen.
Les exportations de blé français à destination de l’Algérie se révèlent également assez dynamiques. L’Algérie, avec 2,7 millions de tonnes de blé français achetées au 12 février, ne semble pas s’apprêter à freiner ses importations en provenance de la France.
Quelques craintes finalement concernant le stock de blé français qui est de nouveau revu à la hausse, en partie du fait de l’important stock de blé en dépôt. Une partie des 6 millions de tonnes de stock pourra être écoulée grâce à un rythme intense d’exportation et à travers la relance probable à venir de la commercialisation des blés stockés par les producteurs.
A noter qu’à l’issue du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer du jeudi 18 février, Olivia Le Lamer, chef de l’unité grandes cultures, a annoncé une révision à la baisse des prévisions d’exportation de blé tendre français vers les pays tiers pour la campagne 2015-2016. On passe ainsi de 11,3 millions de tonnes exportées prévues en janvier 2016, à 11 millions de tonnes en février.
Une baisse de 300 000 t des prévisions d’export due en partie à la confusion générale engendrée sur les marchés par l’Égypte. Le premier importateur de blé tendre mondial a déstabilisé les opérateurs en imposant une tolérance zéro sur l’ergot. Une position sur laquelle le pays est finalement revenu récemment dans une lettre destinée aux opérateurs déclarant un seuil de 0,05 % d’ergot toléré. Mais la crainte subsiste sur les marchés, à laquelle s’ajoute pour les pays exportateurs la pression financière avec un allongement de la durée de paiement réclamée par l’Égypte suite à la chute du prix du pétrole.