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Raisonner la lutte contre le ténébrion des élevages de volailles

Le ténébrion est un vecteur connu de plus de 60 maladies pouvant toucher les volailles comme la grippe aviaire, la salmonelle, différents types pathogène d’Escherichia coli, la maladie de Newcastle, etc.

Alors que l’élevage des insectes à des fins alimentaires pour les animaux – voire pour l’homme – intéresse de plus en plus de start-up à travers le monde, la présence du coléoptère Alphitobius Diaperinus n’est pas du tout souhaitée dans les élevages de volailles de chair. Car les effets délétères de cet insecte sont loin d’être négligeables.

Suspicion de transmission de germes pathogènes entre lots, dégradation de l’isolation des bâtiments où l’insecte se réfugie, dérangement des volailles, risques d’occlusions en cas de surconsommation, risques de dissémination des insectes dans le milieu extérieur. Il faut dire que l’élevage aviaire réunit toutes les conditions écologiques pour cet animal africain d’origine tropicale : chaleur, milieu tantôt humide tantôt sec (permettant la nymphose, le passage du stade larvaire à l’adulte), nourriture abondante, obscurité. Les larves y trouvent leur compte, tout comme les adultes qui, bien que volants, resteraient cantonnés dans les bâtiments.

Résultat de recherche d'images pour "tenebrion volaille"Les ténébrions ont la fâcheuse tendance de détruire le matériel isolant des poulaillers, provoquant des dommages structuraux parfois très importants. Les insectes se réfugient en fait dans du matériel isolant comme de la mousse de polystyrène en vue de la pupaison, c’est-à-dire le passage de l’état larvaire à l’état de nymphe. Ces dommages réduisent l’isolation du bâtiment d’élevage drastiquement : les pires dégâts peuvent diminuer de 35% à 65% la capacité isolante d’un matériel.

En cas d’infestations graves, si les ténébrions évoluent dans un environnement dont la teneur en humidité est peu élevée, ils peuvent mordre les poules autour du cloaque et des follicules des plumes. Ces morsures blessent les poules, ce qui peut causer des lésions et des infections.

Comment débarrasser l’élevage de cette bête noire? 

Depuis l’apparition du problème à la fin des années soixante-dix, la lutte a reposé exclusivement sur les insecticides employés à deux moments précis :

  • Au départ des volailles, pour atteindre les adultes remontant dans les parois dès la baisse de température de la litière ;
  • Sur la litière avant le démarrage, pour atteindre les larves.

Sauf indication explicite, ces produits ne doivent pas être utilisés en présence des oiseaux, qui peuvent en absorber. Comme avec les antibiotiques, au fil des ans les mésusages se sont traduits par l’apparition de résistances, dont une est attestée pour la cyfluthrine. À tel point que cette molécule a été retirée du marché.

Mais depuis quelques années, la donne change. D’une part, le contexte d’élevage évolue. Une enquête de l’Itavi (Institut Technique de l’Aviculture) souligne un effet litière et un effet sol positifs sur la réduction du problème, en effet : Résultat de recherche d'images pour "tenebrion volaille"

  • Une litière par nature plus sèche ou mieux entretenue (moins d’humidité résiduelle) est moins propice au développement du ténébrion.
  • De même, un sol bétonné réduit considérablement le refuge inatteignable par les insecticides agissant par contact. Encore faut-il réduire au maximum les points de liaison avec le sous-sol.

Il est aussi possible de réduire l’infestation en améliorant la ventilation du poulailler et il faudrait également ne pas partager le matériel avec les voisins et entre les poulaillers pour prévenir la transmission des ténébrions d’un élevage à un autre.

D’autre part, aucun produit à base du Fipronil n’étant homologué au Maroc et le choix des substances étant réduit, l’alternance entre les produits utilisés est donc très fortement conseillée, sous peine de générer d’autres résistances dans quelques années. Même si un produit fonctionne bien, il ne faut pas céder à la facilité du mono-usage.

Enfin, des méthodes alternatives émergent. Le piégeage est réalisable, mais il sera plus efficace avec une faible population. C’est aussi un moyen utile pour objectiver son degré d’invasion.

Avec Reussir.fr et poules-elevage.com
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