Légumes: Après un démarrage timide, la campagne s’annonce bonne.
La campagne d’exportation de légumes s’annonce bonne. Après un démarrage dans un climat d’incertitude, les professionnels se sont dits optimiste pour le reste de la campagne.
1,6 millions de tonnes de fruits et légumes devraient être exportées au titre de l’actuelle campagne contre 1,3 la campagne précédente, soit une hausse de 27%.
Selon les professionnels du secteur maraîcher au Maroc, la campagne de légumes 2015-2016 semble être satisfaisante. Après un démarrage relativement perturbé, les exportations de fruits et légumes ont atteint jusqu’à une date récente quelques 785 000 tonnes et les producteurs s’attendent encore à un saut pour le reste de la campagne. 1,6 millions de tonnes de fruits et légumes devraient être exportées au titre de l’actuelle campagne contre 1,3 la campagne précédente, soit une hausse de 27%.
Avec un bilan satisfaisant, la campagne 2014-2015 de fruits et légumes s’est achevée avec un volume exporté de 3,1 millions de tonnes. En effet, près de 900 000 t de primeurs ont été exportées, un tonnage record situé au même niveau que celui de la campagne précédent.
Ainsi, sur neuf ans, les exportations des produits maraîchers auront augmenté de 29%. La tomate reste la locomotive du secteur. Ses exportations représentent 64% de l’ensemble, avec plus de 450 000 t exportées. Pour la même période, les exportations des légumes divers sont passées à 290 000 t, avec une forte demande pour le haricot, la courgette ou encore le poivron.
Les exportations de légumes représentent près de 30% des exportations totales des produits maraîchers avec domination du haricot suivi du poivron, de la courgette et du piment.
Evolution des superficies et de la production
Le secteur maraîcher joue un rôle important au Maroc sur le plan économique et social. Il génère une valeur annuelle d’environ 7 milliards de dirhams, en grande partie en devise, et procure près de 15 millions de journées de travail.
La production et les exportations marocaines de primeurs suivent une augmentation continue au fil des années. Cela est grâce aux efforts déployés par les professionnels du secteur, à savoir l’utilisation de nouvelles technologies en production et en irrigation et l’ouverture sur de nouveaux marchés internationaux.
La région du Souss Massa Draâ assure à elle seule environ 90% de la production et des exportations nationales.
Concernant la production et l’exportation des primeurs (poivron, haricot vert, courgette et tomate), elles sont réparties par régions comme illustré dans les graphiques ci-après. La région du Souss Massa Draâ assure à elle seule environ 90% de la production et des exportations nationales.
les tomates qui représentant 64% des exportations de légumes, permettant ainsi au Maroc d’occuper le 4è rang mondial des pays exportateurs de tomate.
En se basant sur les dernières statistiques de l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE), les professionnels envisagent la campagne 2015-2016 de façon optimiste. Les exportations de légumes enregistrées récemment ont atteint des valeurs intéressantes, comparées à celles de la même date de l’année dernière, notamment pour les tomates qui représentant 64% des exportations de légumes, permettant ainsi au Maroc d’occuper le 4è rang dans les pays exportateurs de la tomate.
Le haricot plat, le poivron, la courgette, le haricot vert, le maïs et le concombre sont les principaux légumes exportés par le Maroc. La part du lion est détenue par le haricot plat, dont les volumes expédiés sont passés de 68 000 t à 73 000 t en 9 ans. En seconde place, on trouve le poivron qui a vu ses exportations passer de 55 000 t à 71 000 t durant la même période. Les exportations du haricot vert sont passées à 38 000 t en 2013, avant de bondir pour dépasser les 50 000 t.
Après un démarrage timide, la campagne s’annonce bonne
Par ailleurs, les températures qui sont restées très clémentes jusqu’à la fin du mois de novembre sur l’ensemble de l’Europe ont eu pour effet de prolonger les cultures maraichères dans tous les pays européens, habituellement importateurs de produits marocains dès les premiers frimas, ce qui explique les faibles quantités de légumes exportées depuis le Maroc aux mois d’octobre et novembre. Généralement les premières statistiques ne donnent pas une bonne estimation sur la campagne entière, constate un producteur de légumes dans la région de Biougra, dans la région de Souss Massa, qui se dit optimiste pour le reste de la campagne.
La répartition de la production sur l’année freine aussi les réalisations à l’export. En effet, les exportations marocaines de légumes démarrent et s’achèvent toutes en même temps pour toutes les régions exportatrices. Les premières exportations commencent au mois d’octobre et continuent jusqu’au mois de juin avec un pic aux mois de février, mars et avril. Et pour que cette production soit mieux valorisée, la demande au niveau du marché européen doit être forte, chose qui ne peut avoir lieu qu’après l’arrêt de récolte dans les régions productrices de l’UE, afin de pouvoir vendre à des prix relativement élevés.
L’UE est le partenaire historique, suivi de la Russie
Concernant la destination des exportations marocaines des légumes, la répartition sur les marchés internationaux se présente comme suit :
Destination | 2011-12 | 2012-13 | 2013-14 | 2014-15 |
UE | 85% | 84% | 84% |
88% |
Russie | 12% | 13% | 14% | 10% |
Reste du monde | 3% | 3% | 2% | 2% |
Le Maroc doit garder toujours ses clients historiques, principalement l’Union européenne comme première destination, mais doit également conquérir de nouveaux marchés à potentiels élevés, à titre collectif et dans un cadre bien organisé afin d’éviter des pertes à cause de la concurrence maroco-marocaine improductive.
La Russie s’affiche au 2è rang. Le volume des échanges commerciaux bilatéraux dépasse actuellement les 2 milliards de dollars, faisant du Maroc le second partenaire commercial de la Russie en Afrique, après l’Egypte. Les fruits et légumes, (principalement les agrumes et les primeurs) représentent l’essentiel des exportations marocaines vers la Russie.
Focus sur la tomate
La campagne actuelle de la tomate rencontre plusieurs problèmes et les prix de ventes à l’export ont connu une nette baisse depuis le démarrage. En cause, la baisse de consommation au niveau du marché européen en raison du climat d’insécurité ainsi que les températures clémentes dont jouissent les pays importateurs. Les professionnels marocains de la filière ont tiré la sonnette d’alarme et déplorent l’impact négatif de cette baisse des prix sur les agriculteurs qui doivent faire face à des charges importantes. Le prix de la tomate a atteint 0,50 dirham le kilo sur le marché national et ont varié entre 0,35 et 0,45 euro le kilo à l’export, loin du seuil minimum de rentabilité. L’Espagne vient s’ajouter aux obstacles que connaissent les exportations marocaines de tomate vers le marché de l’UE. La fédération espagnole des exportateurs de fruits et légumes (Fepex) a récemment indiqué devant la Commission Européenne que le Maroc ne respecte pas son Accord avec l’Union Européenne en mettant de nouveau la pression sur les exportations marocaines de tomate. La Fepex juge qu’en mi janvier, prés de 11 300 tonnes de tomate marocaines ont été exportées, soit 35% de plus par rapport à la même période de l’année 2015, ce qui a inondé le marché européen, selon la Féderation. Les chiffres de la Direction générale des Douanes de la Commission Européenne ont indiqué que l’importation de tomates marocaines ont atteint 25 471 tonnes à une date récente, soit une croissance de 75% par rapport à la même période de 2015, provoquant ainsi la chute du marché communautaire de la tomate. A cet effet, la Fepex a demandé d’appliquer les garanties du protocole d’accord entre l’UE et le Maroc. Selon ces garanties, si les produits marocains importés dans l’UE provoquent de graves perturbations ou entraînent des dommages dans le secteur de production, la commission peut prendre des mesures de protection nécessaires, rapportent les médias.
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