Le groupe Avril veut aider le Maroc à devenir producteur de semences.
Xavien Beulin, Président du Groupe Avril, souhaite développer le secteur semencier au Maroc et faire du royaume un producteur de semences qui vont en partie couvrir ses besoins.
Le Président du Groupe Avril et de la Fédération national des syndicats d’exploitants agricoles en France (FNSEA), Xavier Beulin, a été interrogé par L’Usine Nouvelle en marge de la visite de la délégation du Medef au Maroc les 10 et 11 mars. Il revient sur le sujet de la structuration en filières de l’activité agricole au Maroc.
Lors de l’interview, Xavier Beulin a insisté sur le principe de structurer en filières le secteur agricole, car « c’est le moyen le plus efficace pour faire progresser encore l’agriculture marocaine ». Xavier Beulin précise « Nous avons par exemple pointé quelques points faibles notamment sur la production de semences. L’ONCA (l’Office national de conseil agricole) développe au Maroc un certain nombre de réseaux de conseil dans les régions. Il nous faut identifier les besoins pour les agriculteurs. Il existe des productions traditionnelles où les besoins ne sont pas criants. Dans cette démarche, je pense plutôt aux productions un peu nouvelles au Maroc comme les oléagineux. Cela demande l’acquisition d’un savoir-faire. Voilà pourquoi le tryptique conseil-formation-développement est essentiel. C’est bien de filière dont il s’agit », a-t-il ajouté.
Ensuite, le Président du Groupe Avril, une société qui a pris une importante participation dans le groupe marocain Lesieur Cristal depuis cinq ans, a mis l’accent sur le secteur des semences au Maroc. « Si l’on veut améliorer la qualité de semences dans le but d’améliorer les rendements et les performances, il faut inciter les producteurs à acheter des semences certifiées », a-t-il indiqué ajoutant qu’il y a deux filières à ce niveau qui sont d’ailleurs complémentaires. Ou bien on importe des semences, notamment de France par exemple, c’est une première formule. L’autre voie que le groupe Avril souhaite développer au Maroc c’est de faire du royaume un producteur de semences qui vont en partie couvrir ses besoins. Il s’agit bien entendu en l’espèce des semences de qualité sur la base de contrats signés avec des sociétés semencières qui sont capables d’investir au Maroc. Le circuit à mettre en place doit passer par ce biais. Et à ce niveau, il existe en France un grand savoir-faire dont le Maroc peut profiter, a-t-il poursuivi.
Xavier Beulin a fait savoir, dans cette interview, que l’objectif du Groupe est d’avoir une filière intégrée, même si le mot est encore ambigu et demande à être approfondi. Il faut en fait viser une filière complète. « Nous avons d’un côté une production de semences. Elle comprend des producteurs qui vont par exemple produire du tournesol ou du colza. Ces derniers rentrent dans un circuit industriel intégré pour fabriquer de l’huile, de la savonnerie etc. Nous aurons d’un autre côté un débouché qui va s’appeler un tourteau qui est riche en protéines », a-t-il précisé ajoutant que ce tourteau est intéressant pour le Maroc parce qu’il s’intègre dans la filière animale. Il s’adresse aux vaches laitières, poules pondeuses, volailles d’engraissement… C’est ce cycle que nous souhaitons renforcer parce qu’il existe tout simplement une complémentarité, une synergie entre le végétal et l’animal.
Selon le Président du Groupe, le Maroc aura des productions végétales qui rentrent dans un circuit alimentaire ou non alimentaire comme dans le cas de la savonnerie notamment. Le Maroc a les structures qu’il faut pour gérer un tel schéma. Mais il faut de la volonté en dehors des considérations financières, a-t-il ajouté.