Le marché mondial de la banane en 2021.
Malgré une production abondante, les amateurs de bananes du monde entier pourraient bientôt constater une hausse des prix, car le tarif de ce fruit populaire est affecté par l’augmentation du coût des matières premières dans le monde entier. Globalement, cependant, les perspectives restent bonnes pour les bananes. En effet, le fruit reste le produit le plus populaire en Italie et l’Australie connaît son deuxième plus haut niveau de production jamais atteint. Le temps froid en Afrique du Sud a toutefois entraîné une baisse de la production cette année, et la souche TR4 de la maladie de Panama continue de menacer l’avenir des bananes.
Pays-Bas : marché de la banane stable, mais inquiétudes quant à la pénurie de matières premières pour l’année prochaine
Le marché de la banane aux Pays-Bas se développe actuellement de manière stable. Selon un expert de l’industrie de la banane, rien d’extraordinaire ne se passe. « L’offre se situe à un niveau normal. Les prix sont très stables sur le marché libre. Cependant, tout le monde est actuellement affairé à établir le bilan pour l’année prochaine. De nombreuses matières premières se font rares, comme l’énergie, le gaz, le transport et les palettes. L’ensemble du secteur des produits frais, y compris les bananes, en subira les conséquences. Par conséquent, pour l’année prochaine, je prévois une hausse des prix des bananes. »
Allemagne : un été tranquille avec une légère amélioration
Une entreprise du nord de l’Allemagne propose des bananes cultivées de manière conventionnelle en provenance d’Amérique du Sud. Selon le commerçant, l’été 2021 a été assez calme en ce qui concerne l’engouement pour les bananes. Cependant , par rapport à l’année dernière, les prix ont légèrement augmenté. La saison commencera fin octobre/début novembre 2021 et se terminera vers février/mars 2022. La production provient principalement de Colombie, bien que certaines viennent d’Équateur également. Selon lui, les bananes colombiennes sont parmi les meilleures.
En raison de l’augmentation des coûts des conteneurs et du fret, les prix ont quelque peu augmenté par rapport à l’année dernière, où les prix étaient extrêmement bas ( près de 9 euros par boîte), du fait des importations à bas prix en provenance des Pays-Bas.
L’entreprise travaille avec un grand partenaire importateur à Hambourg et à Berlin, ainsi que deux autres à Brême. Les marchandises sont livrées soit par palette, soit par conteneur. Au cours de l’été, certains produits en provenance de Colombie ont connu des problèmes de livraison, qui étaient probablement liés aux émeutes survenues en Colombie au début de l’année. Il en a résulté des retards de plusieurs semaines.
La demande sur le marché allemand n’est pas très importante par rapport à l’année dernière. Toutefois, on peut constater un léger mieux. Bien que les prix de nombreux produits aient augmenté, les bananes sont toujours aussi bon marché, affirme le commerçant. Il a aussi proposé des bananes biologiques pendant une courte période, mais a indiqué que cela n’était plus rentable.
Royaume-Uni : baisse du prix des bananes
Les prix des bananes sur les marchés de gros de Birmingham et de Londres ont baissé cette semaine. La plus forte baisse a été observée sur les bananes importées du Belize qui sont passées de 0,79 £/kg à 0,57 £/kg, soit une baisse de 0,22 £/kg. Les importations de Colombie et du Costa Rica ont baissé de 0,07 £ et 0,08 £ à 0,70 £ et 0,083 £ respectivement. D’autres sources telles que l’Équateur et le Guatemala ont légèrement baissé (0,02 £), l’offre du Panama restant la même que la semaine dernière.
Italie : les achats de bananes se révèlent les plus fréquents
Selon les données de GfK Consumer Panel, les bananes génèrent le plus de trafic au point de vente, en Italie, par rapport aux autres catégories de fruits frais, mais aussi par rapport aux produits gastronomiques, fromages et charcuteries, et même par rapport aux produits emballés. En effet, au cours de l’année dernière, 368 millions d’actes d’achat de bananes ont été effectués par les familles italiennes, en tenant compte de tous les canaux d’approvisionnement. En moyenne, les bananes sont achetées 17,4 fois par an (plus d’une fois par mois), contre, par exemple, 12,1 fois par an pour les pommes, 10,2 pour les oranges et 8,1 pour les citrons. L’achat moyen est d’environ 1 kg, un chiffre stable sur les 3 dernières années. Cette tendance d’achat a cependant été déficitaire, l’année dernière, par rapport aux niveaux d’achats très élevés en 2020 (première année de la pandémie). En ce qui concerne les bananes biologiques, 6,1 millions de familles italiennes en achètent (23,6 % du total des familles), mais leur taux de pénétration a baissé entre 2020 et 2021.
Un important opérateur du nord de l’Italie, qui fait mûrir des bananes importées du Costa Rica, affirme qu’après un mois d’août très défavorable, et un tassement en septembre, le marché de la banane en Italie retrouve sa place en ces premiers jours d’octobre. Les deux dernières semaines ont vu une augmentation des prix avec 15-16 euros par carton pour le produit jaune.
La quasi-totalité de l’augmentation du bénéfice est cependant effacée par la hausse des coûts de logistique et d’emballage. L’emballage classique en carton, qui coûtait 1,30 $ (1,12 euro) il y a quelques mois, coûte désormais 2 $ (1,70 euro). De plus, les coûts logistiques ont atteint des sommets, sans compter le renforcement du dollar face à l’euro qui pénalise les importateurs.
Selon l’opérateur, le mois d’août a été marqué par une forte crise due à une accumulation de fruits et à une faible consommation ayant entraîné un effondrement des prix et des exportations vers les marchés étrangers, avec énormément de produits gaspillés. Cependant, depuis le début du mois d’octobre, grâce entre autres à la rentrée des classes, la consommation a augmenté et est devenue plus régulière. Toutefois, de manière globale, il s’agit d’un marché singulier et irrégulier qui n’offre pas de possibilités de planification à long terme.
Afrique du Sud : le temps froid ralentit la production de bananes, provoquant une hausse des prix
Les fortes pluies de la fin de l’été, suivies d’un hiver froid et de nombreux jours de temps couvert, ont ralenti le taux de croissance des bananes. Résultat : beaucoup de bananes de taille moyenne sont actuellement sur le marché et la saison a été légèrement retardée.
Les trois dernières semaines ont ainsi été fraîches, ce qui a ralenti la récolte des bananes. Les prix des bananes sont de 10 à 15 % plus élevés que d’habitude à cette époque de l’année, autour de R100 (5,8 euros) – R120 (6,8 euros) pour les moyennes, R150 (8,7 euros) – R160 (9,3 euros) pour les grosses et R180 (10,45 euros) à R200 (11,62 euros) pour les extra-larges. Mais pour certaines bananes, le prix peut atteindre R220 (12,78 euros) par carton de 18 kg.
Le Mozambique a dépassé la production de bananes de l’Afrique du Sud en 2012 et, selon la FAO, le Mozambique a produit près de 725 000 tonnes de bananes en 2019, contre 405 000 tonnes pour l’Afrique du Sud. Le cycle de production est plus rapide au Mozambique, les sols sont exempts de maladies, le climat est plus tropical avec des sols plus chauds, et les fruits sont plus gros.
La plupart des bananes du Mozambique sont exportées vers les détaillants et les marchés de gros sud-africains, mais une partie de la production sert également à alimenter le marché intérieur.
Le Mozambique est sorti d’une sécheresse de 7 ans, les dernières bonnes pluies remontant à 2014. 2020 a été la première année de bonnes pluies depuis.
Les plantations de bananes sud-africaines sont supprimées pour faire place à d’autres cultures telles que les agrumes, les avocats et les macadamias, tandis que de nouvelles plantations de bananes sont créées près de la rivière Nkomati qui traverse l’Afrique du Sud, l’Eswatini et le Mozambique.
La souche TR4 particulièrement redoutée de la maladie de Panama se limite encore à des zones localisées dans le nord du Mozambique. Dans le sud du Mozambique, où est cultivée une grande partie de la banane sud-africaine, les exploitations agricoles appliquent des mesures strictes de biosécurité.
Chine : des prix bas malgré une qualité élevée
Ces derniers mois ont été la période creuse pour les ventes de bananes. L’offre de bananes dans les zones de production nationales est globalement suffisante, et le nombre de commandes a été fortement réduit. La demande du marché pour les bananes de spécialité a également diminué.
L’offre dans les zones de production du Guangdong a progressivement diminué, et le prix du marché est resté stable et faible. Les prix courants des bons produits dans les zones de production se situent pour la plupart autour de 1-1,4 yuan/kg. Les bananes Yangjiang de Guangdong sont en pleine saison pour le marché, tandis que les bananes Yangjiang connaissent une bonne année de récolte. La couleur, le goût et la qualité générale des bananes de cette année se sont améliorés par rapport aux années précédentes, avec un rendement de 8-9 tonnes par mu. Le prix d’achat actuel sur le terrain est de 0,8 yuan/kg, soit près de trois fois moins que le prix des années précédentes.
L’offre de bananes de la région de Guangxi a progressivement augmenté, mais récemment les commerçants n’ont pas été enthousiastes à l’idée d’acheter, et les transactions dans les zones de production ont suivi, affaiblissant légèrement les prix. Le prix courant des bons produits dans la zone de production de Nanning est de 2-2,5 yuans/kg, mais le niveau général des prix reste supérieur à celui des autres zones de production.
Actuellement, les bananes des différentes zones de production de Hainan sont entrées dans la phase de finition, et la plupart des vergers de bananes ont été défrichés. La qualité des bananes prêtes à l’emploi et les prix dans les zones de production sont très différents. Le prix courant de la banane de la zone de production de Chengmai est d’environ 1,6 yuan/kg.
Bananes du Laos en Chine
Selon une annonce publiée par la Commission de la santé du Yunnan le 7 octobre, un expéditeur de fret transfrontalier au port de Zhonglao Mohan a été confirmé positif au COVID-19. De nombreux initiés de l’industrie de la banane laotienne ont confirmé que le fret portuaire actuel a bien été fermé, et qu’il est difficile pour les bananes laotiennes de passer les douanes à court terme. Certaines antennes choisissent de stocker les fruits en chambre froide, mais la durée de stockage est limitée.
Bananes vietnamiennes en Chine
Certaines des bananeraies du Vietnam ont étendu la surface consacrée à la plantation de bananes. Le volume global de production a augmenté de 20 à 30 % par rapport à l’année dernière. La plupart des plantations de bananes au Vietnam exportant vers la Chine appartiennent en fait à des sociétés chinoises. Elles produisent principalement pour le marché chinois et vendent souvent la totalité de leur récolte en Chine, ce qui exerce une influence sur les conditions du marché chinois de la banane.
Bananes philippines en Chine
Certaines des plus petites plantations de bananes des Philippines n’ont pas les ressources nécessaires pour faire face aux difficultés supplémentaires engendrées par la pandémie. C’est pourquoi la qualité du produit de leurs bananes est en baisse. De nombreuses petites plantations luttent contre la maladie de Panama. Les exportations de bananes des Philippines vers la Chine ont diminué de près de 30 %. Cependant, la gestion des grandes plantations reste conforme aux normes habituelles. Tant leur volume de production que la qualité de leurs produits restent inchangés. Ces bananes sont très populaires sur le marché chinois.
Bananes du Myanmar en Chine
Les troubles internes au Myanmar affectent les exportations de bananes de ce pays. Si l’on ajoute à cette situation la pandémie et son impact sur le transport terrestre, l’exportation de bananes du Myanmar vers la Chine s’est considérablement réduite.
Bananes d’Amérique du Sud en Chine
Le volume des exportations de bananes sud-américaines vers la Chine a diminué de près de 60 % en raison de la pandémie de Covid-19. L’Amérique du Sud est très éloignée de la Chine, ce qui rend la distribution difficile. Si l’on ajoute à cela la proximité de l’Asie du Sud-Est avec le marché chinois, on comprend aisément pourquoi la position des bananes sud-américaines s’est affaiblie. Il reste un approvisionnement régulier de quelques conteneurs par semaine qui arrivent à Dalian, dans le nord de la Chine, mais la plupart des entreprises ont temporairement arrêté l’importation de bananes d’Amérique du Sud.
Amérique du Nord : les bananes biologiques et éthiques sont de plus en plus populaires
L’approvisionnement en bananes biologiques approche de la fin du pic de production de l’année.
« Alors qu’au début de l’année, l’offre a été affectée par un certain nombre de tempêtes, celle-ci se situe aujourd’hui au niveau attendu », déclare un producteur-expéditeur de produits biologiques. Il ajoute que l’offre est similaire à celle de l’année dernière à la même époque.
Ses principales activités de culture se situent à Colima, au Mexique, et il dispose d’un réseau d’agriculteurs de type familial au Mexique et en Équateur. Toutefois, des produits concurrents arrivent également du Pérou. Le producteur-expéditeur note que le Mexique est en train de développer son influence dans la catégorie des bananes biologiques. L’industrie de la banane biologique au Mexique a fourni plus de sept millions de boîtes de bananes aux États-Unis au cours des 12 derniers mois. « Le Mexique est récemment devenu la deuxième plus grande source de bananes biologiques en Amérique, après l’Équateur. » Ils ajoutent qu’avec ce taux de croissance, le Mexique pourrait devenir la plus grande source de bananes biologiques pour les États-Unis dans les années à venir.
Pendant ce temps, la demande continue d’augmenter dans le monde entier pour les bananes biologiques, mais plus particulièrement aux États-Unis, au Canada et en Asie. « Nous ne pensons pas que la consommation de produits biologiques va ralentir de sitôt, car les chiffres montrent une croissance constante à la hausse et une bonne pénétration du marché », disent-ils. « C’est logique, car le bio se généralise. Presque tous les détaillants cherchent à offrir des produits biologiques. » La question du développement durable est un facteur de différenciation des produits qui prend de plus en plus d’importance.
Si cela est une bonne nouvelle, la mauvaise nouvelle est que l’augmentation des coûts autour des bananes biologiques est un sujet de préoccupation important. « Nous avons absorbé des coûts croissants en ce qui concerne les prix contractuels. Mais les coûts globaux de production ont également augmenté de manière significative », explique le producteur-expéditeur. « Les prix des matériaux d’emballage ont augmenté de près de 20 %, les sacs en plastique ont augmenté de 15 % et les prix des engrais ont doublé. » Ils ajoutent également que les coûts de la main-d’œuvre ont connu une augmentation à deux chiffres.
S’il s’agit là de préoccupations urgentes, il en existe d’autres, notamment les problèmes de la chaîne d’approvisionnement mondiale (qui ont aussi exercé une pression sur les coûts logistiques) et les récentes catastrophes climatiques, notamment les ouragans Dolores et Nora, qui ont touché les zones de production et entraîné des pertes de fruits et des coûts supplémentaires imprévus.
À leur tour, ces coûts de production plus élevés sur des rendements plus faibles par hectare se répercutent sur les prix. « Même avec des prix plus élevés sur le marché au comptant, les producteurs ne peuvent pas toujours profiter des meilleurs prix en raison des contrats. Le prix au champ des bananes biologiques a chuté de 20 % au cours des dernières années, alors même que les coûts des producteurs ont augmenté en raison de la hausse des coûts de la main-d’œuvre et des intrants », explique le producteur-expéditeur. En retour, ils encouragent les détaillants à soutenir les petits producteurs biologiques en leur payant un prix équitable.
Australie : deuxième plus grande production de bananes jamais enregistrée
Le dernier exercice financier a été très fructueux, l’industrie atteignant la deuxième production la plus élevée de tous les temps en 2020/21, sur la base des prélèvements perçus par le gouvernement ; les 403 000 tonnes en 2020/21 n’ont été dépassées qu’en 2016/17 avec 414 000 tonnes. Bien que les chiffres exacts restent à confirmer, ces données fournissent une approximation, basée sur les prélèvements versés au gouvernement, mais ne tiennent pas compte des fruits qui ne sont pas vendus, sachant qu’il peut également y avoir un décalage sur certaines ventes de juin. Ces prélèvements obligatoires couvrent des projets de recherche et de développement, tels que la commercialisation et la gestion de la maladie Panama Tropical Race 4, et permettent de mener des activités visant à améliorer la biosécurité au sein de l’industrie bananière.
Les fortes estimations de la production surviennent malgré les nombreux défis auxquels le secteur est confronté, notamment la pénurie de travailleurs qui a affecté le secteur de l’horticulture au niveau national en raison de la fermeture des frontières par la Covid-19. Le nord du Queensland a également dû se remettre d’une grave perturbation météorologique qui a causé d’importants dommages aux exploitations bananières. Cette perturbation a entraîné une baisse de 20 % de l’offre, sans oublier le problème du TR4 qui ne risque pas de disparaître. Lors du Congrès de la banane, plus tôt dans l’année, Paul Inderbitzin, membre du conseil d’administration de l’ABCG et producteur, a décrit l’année écoulée en ces termes : « Nous n’en sommes pas encore au point de manquer sérieusement de fruits, mais c’est l’un des défis les plus importants et les plus incroyables que nous ayons dû relever ». L’industrie australienne de la banane n’exporte actuellement pas de volumes importants, l’offre se concentrant exclusivement sur le marché intérieur.