AgriMaroc AgriAlgerie AgriTunisie
Accueil / Technique / Le compost et ses bienfaits biologiques
compost2

Le compost et ses bienfaits biologiques

Le compost et ses bienfaits sur la croissance des végétaux et la fertilité du sol.

Le compostage peut être défini comme un procédé biologique qui valorise des substrats organiques (sous produits de la biomasse, déchets organiques d’origine biologique) et les transforme en un produit de qualité, à base de matière organique et d’éléments minéraux, stabilisé et hygiénique. Dans la pratique, le compostage est l’opération qui consiste à faire fermenter, en présence de l’oxygène de l’air, des déchets organiques placés en tas et à amorcer par la suite leur transformation en humus, grâce au travail d’organismes biologiques vivants sous conditions contrôlées.

Le processus de compostage

Le processus du compostage comporte les phases suivantes :

La phase mésophile: Au début du compostage, seuls les micro-organismes mésophiles (bactéries et champignons essentiellement) sont actifs. Le processus de digestion commence dès que nous rassemblons les matières organiques. Les micro-organismes entrent en action, leur activité engendre une montée en température (de 10-15°C à 30-40°C), un dégagement important de CO2 ainsi qu’une acidification. La dégradation de la cellulose durant cette phase est responsable de plus de 75% de la perte de poids sec.

La phase thermophile: Cette phase est caractérisée par des températures très élevées présentes au centre du tas du compost et qui peuvent atteindre 80°C, par ailleurs, seules les bactéries thermophiles et les actinomycètes subsistent. Puisque la température est plus forte, la décomposition est plus rapide, les germes de maladies et les graines adventices éventuellement présents dans les déchets seront neutralisés d’où l’hygiénisation du compost. A la fin de cette phase, une réduction de volume est perceptible: La transformation de la matière carbonée sous forme de CO2 volatile et l’évaporation de l’eau constituent les sources principales de la réduction du volume.

La phase de refroidissement: Au cours de cette phase, le compost perd lentement la chaleur et descend vers 40-50°C, cela est due à la consommation de la totalité des composés simples. Avec cette baisse de température, le milieu est colonisé de nouveau par des micro-organismes mésophiles notamment les champignons. Ces micro-organismes permettent de dégrader la cellulose, l’hémi-cellulose et la lignine, ils dégradent aussi les polymères restés intacts en phase thermophile par l’incorporation d’Azote dans les molécules complexes. L’humus commence ainsi à se produire.

La phase de maturation: Cette phase est dominée par le processus de formation d’humus qui peut s’étaler sur plusieurs mois. Pendant cette phase, les micro-organismes restent actifs, mais ce sont surtout les organismes de plus grande taille comme les vers de compost, les acariens, les collemboles qui s’occupent plus de cette phase. La matière organique se transforme en éléments nourriciers, eau et oxygène et méthane. Ceci se fait principalement grâce aux vers du compost (les lombrics). Ces différents minéraux sont combinés avec les produits de la dégradation de la cellulose et de la lignine, et forment ainsi l’humus. La température est d’environ 30°C durant cette phase, mais elle continue à diminuer pour atteindre celle de l’air ambiant. De même, le pH s’équilibre et tend vers la neutralité.

Les avantages du compost

Le compost est connu par ses avantages multiples, parmi lesquels on cite:

L’amélioration de la fertilité du sol: Grâce à l’apport d’une matière organique, le compost agit sur les propriétés chimiques, physiques et biologiques du sol ce qui améliore sa texture et sa structure, limite l’érosion, favorise la prospection racinaire et améliore la capacité de rétention d’eau. De plus, le compost ajoute non seulement de la matière organique au sol mais aussi des oligo-éléments tels que le Fer, le Manganèse, le Cuivre, le Zinc et le Bore, nécessaires à la bonne croissance des végétaux.

La destruction des graines des adventices: Le compost est connu par sa capacité à détruire les graines de mauvaises herbes. En effet, certaines études ont montré l’absence des graines d’adventices en fin de compostage lorsque la température dépasse 55 à 60°C: La combinaison entre hautes températures et libération de facteurs biochimiques inhibiteurs au cours du compostage assure la destruction totale de ces graines.

La lutte contre les bactéries, les parasites et les maladies: Le compost permet de réduire considérablement les populations des parasites et des bactéries: Certaines études notent qu’un compostage de 6 semaines à 2 mois, avec 2 retournements à 7 jours d’intervalle, dans de bonnes conditions météorologiques, est une garantie d’assainissement contre les bactéries de types salmonelle éventuellement observés dans les débris avicoles. Cependant, le compostage ne garantit l’hygiénisation d’un produit d’origine de certains parasites que s’il est réalisé dans de bonnes conditions, c’est essentiellement la température qui sert d’indicateur. En outre, le compost présente un pouvoir suppressif sur certaines maladies des plantes causées par des champignons ou des nématodes.

La décomposition des résidus de pesticides: Le compost aide à décomposer les résidus de pesticides et diminue la disponibilité de certains métaux lourds. En effet, la dégradation biologique au cours du compostage détruit la plupart des molécules, les résidus sont ainsi faibles ou nuls. Des études effectuées aux Etats-Unis sur les 200 pesticides les plus courants ont révélé la présence en fin de compostage des produits les plus rémanents comme le Chlordane: Insecticide contre les termites; Le Pentachlorophénol: Fongicide pour le traitement du bois.

Les paramètres du compostage 

Plusieurs paramètres conditionnent le processus du compostage:

Le taux d’oxygène: C’est le pourcentage d’oxygène dans l’air du vide qui joue un rôle primordial dans le compostage aérobie des déchets solides.

L’oxygène est indispensable à la vie des organismes. Une bonne aération engendrera une bonne décomposition des matières organiques (si les autres paramètres sont présents). Par contre, une mauvaise aération déclenchera des processus anaérobiques qui produiront de mauvaises odeurs. Le compostage optimal dans les premières phases est obtenu par des valeurs de 30 à 36% d’espaces lacunaire.

L’humidité: Le taux optimal d’humidité pour un substrat donné est déterminé par le taux maximal d’espace lacunaire qui n’entraine pas d’inhibition de l’activité des microorganismes.

L’eau est nécessaire au développement des micro-organismes. Elle sera apportée principalement par les composés azotés (et l’arrosage). Une humidité entre 50 et 70% est conseillée. En effet, un manque d’eau va ralentir la décomposition, mais un surplus va également ralentir le compostage et peut provoquer un processus anaérobique qui favorisera les mauvaises odeurs. Il est ainsi conseillé de faire attention lorsqu’on mélange des matériaux humides et secs. En outre, l’élévation de la température dans un tas peut provoquer un phénomène d’évaporation. Il faudra, par ailleurs, rectifier si nécessaire par un arrosage.

La température: Il s’agit d’un paramètre majeur dans un processus de compostage.

Les températures optimales sont celles qui permettent d’atteindre l’hygiénisation des substrats, une vitesse de dégradation rapide et aussi une humification active. Pour garder une bonne oxygénation, les retournements sont importants. Ils permettront de mélanger les matériaux et d’entretenir l’aération. Le retournement redonne un coup de feu au compost, le processus biologique redémarrera et la température va de nouveau augmenter.

Les conditions physico- chimiques des substrats: Pour atteindre les conditions optimales du compost, les quantités de Carbone et d’Azote apportées doivent être contrôlées. Le rapport Carbone/Azote doit être compris entre 20 et 30. Pour le Potassium, les teneurs optimales doivent être de l’ordre de 0.2 à 0.5% de la matière sèche. Quant au pH, la gamme optimale est celle des conditions optimales de vie des microorganismes, elle est située, ainsi, autour de neutralité

Etapes de fabrication du compost 

Ces étapes se visualisent dans:

  • Le choix des substrats de compostages: Ces substrats sont des déchets organiques non pollués (les résidus des récoltes, les mauvaises herbes, les déchets des fruits, les déchets et sciures de bois, les déchets ovins et bovins, les pailles)
  • Le broyage des déchets concernés par le broyeur
  • L’assemblage des déchets sous forme des andains dans une partie d’exploitation à la dimension de 1.5 m de largeur, et 10m de longueur, et 1m de hauteur
  • L’homogénéisation des différents composants par retournement au moyen d’un retourneur
  • Le contrôle de murissement du compost par une suivie de l’évolution de sa qualité
  • Le tamisage
  • Le stockage

Le jus de compost 

Le jus de compost est un liquide extrait à partir du compost en présence d’oxygène. Riche en nutriment et connu par sa grande capacité à améliorer la croissance des végétaux, sa préparation consiste à:

  • Mélanger le compost avec de l’eau, la quantité de l’eau sera 5 fois la quantité du compost
  • Agiter le tout 2 fois par jour pour l’aération et cela se répète pendant 5 jours
  • Filtrer le mélange dans le but de séparer le liquide et les débris qui vont être réutilisé dans le compost

Le jus de compost est utilisé par la suite dans l’irrigation goutte à goutte ou par application foliaire. Plusieurs recherches menées ont montré que le jus de compost en plus de son action fertilisante, pourrait être également un moyen efficace de lutte contre les maladies fongique des plantes.

Partager

Regardez aussi

framboises surgelees

Analyse : Quel potentiel pour la framboise surgelée ?

Le marché de la framboise surgelée connaît une résurgence en 2024 : Un revirement attendu …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.