Le développement de la culture de la myrtille au Maroc risque de saturer le marché européen.
En janvier 2015, le Maroc commençait à exporter ses myrtilles fraîches vers les Etats-Unis. Mais les producteurs déplorent l’inexploitation d’un fort potentiel d’exportation au moment. En effet, le développement des cultures de myrtilles au Maroc et en Espagne risque d’entrainer une saturation des marchés de l’Union Européenne.
Au Maroc, les plantations de myrtilles se développent très rapidement. Les producteurs s’inquiètent donc du risque de saturation des marchés destinataires. La production de la myrtille est concentrée sur une seule période, à partir de mi-avril jusqu’à fin mai. Il y a donc un pic à cette période. Reste à savoir comment le marché marocain va réagir face à ces fortes hausses dans les plantations.
En effet, les plantations de myrtilles au Maroc ne s’étendaient que sur une vingtaine d’hectares en 2007, lors de l’introduction de cette culture dans le pays. Mais depuis 2013, elles ont franchi la barre des 400 ha, selon un rapport du Ministère de l’Agriculture. De plus, d’après les projections officielles, les surfaces cultivées de la myrtille devraient atteindre les 1.000 ha lors des prochaines années. L’Espagne est, quant à elle, passée de 1.150 à 1.470 ha pour la campagne 2014-2015. Mais, les deux pays exportent essentiellement en zone UE. Il est donc impératif de trouver un équilibre entre la production de myrtilles et la consommation, afin de ne pas avoir une surabondance de plantations.
Le fort potentiel de la culture de la myrtille au Maroc
Dans le monde entier, la consommation actuelle de myrtilles s’accroît considérablement, en raison de leur atout santé. Les Etats-Unis restent le premier producteur mondial (54%). Toutefois, la myrtille marocaine est très appréciée sur le marché de l’UE et commence à s’ouvrir sur d’autres marchés avec les Etats-Unis depuis janvier 2014. Le Maroc dispose d’un fort potentiel et il semblerait qu’en ciblant ces marchés, le potentiel du pays risque de ne pas être suffisamment exploité. En effet, il pourrait être difficile pour les pays de l’UE de convenablement écouler leur production, en raison de l’embargo russe. Il est nécessaire de préciser que la Russie est un marché en croissance pour les myrtilles. La Russie semble ainsi être une aubaine pour la myrtille marocaine. Il y a d’autres marchés à fort potentiel pour le Royaume, tels que la Turquie.
La culture de la myrtille au Maroc présente aussi des fragilités. Les petits agriculteurs qui se sont très vite intéressés à la culture de la myrtille sans en avoir les moyens et l’expertise sont les principales victimes. Certains agriculteurs plantent de manière agressive et n’utilisent pas de bons matériaux. Les variétés qui en résultent ne font pas de différence sur le marché.
Neuf ans après l’entrée de la culture de la myrtille au Maroc, l’évolution a été considérable mais les défis sont nombreux.