Face à une crise hydrique sans précédent, l’Association des Amis de l’Environnement a récemment adressé une lettre urgente au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, sollicitant une intervention immédiate pour interdire la culture de la pastèque dans la région de Zagora. Cette culture est jugée responsable de l’aggravation de la pénurie d’eau et des tensions environnementales dans cette zone déjà fragile.
Selon un communiqué de l’association, les effets combinés du changement climatique et de la sécheresse ont considérablement affaibli les ressources hydriques de la région. La culture de la pastèque, gourmande en eau, a exacerbé cette situation critique. « Cette exploitation excessive des ressources en eau a des conséquences désastreuses pour l’environnement et les populations locales », alerte l’association selon un article en date du vendredi 13 décembre publié sur Hespress .
La pratique, introduite dans la région ces dernières années, a conduit à la dégradation des oasis et à une réduction significative de leur superficie, contribuant à l’exode des habitants vers d’autres régions.
Dans sa lettre, l’association a insisté sur l’urgence d’appliquer les directives royales énoncées lors du discours du Trône de 2024, où le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité de protéger le domaine public en eau et de rationaliser son utilisation dans tout le pays. Cette injonction royale vise à limiter l’exploitation abusive des ressources en eau, en particulier dans les régions arides comme Zagora, où l’eau constitue un bien stratégique.
L’association a également dénoncé les décisions prises au niveau local, en particulier l’arrêté du gouverneur de la région datant du 11 octobre 2024, qui, selon elle, n’a pas eu l’effet escompté. « Au lieu de freiner l’expansion des terres cultivées en pastèque, cette décision a contribué à leur augmentation, aggravant ainsi la crise hydrique », regrette-t-elle.
Cet arrêté annulait deux décisions antérieures qui limitaient l’extension des cultures de pastèque. Selon l’association, cette révision a permis une reprise non contrôlée des cultures, au détriment des ressources en eau et des cultures locales comme le palmier dattier, essentiel à l’économie et à l’écosystème de la région.
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Alors que la situation se détériore à Zagora, les régions voisines de Tinghir et Tata ont pris des mesures fermes en interdisant la culture de la pastèque pour préserver leurs ressources hydriques. Ces initiatives, saluées par l’association, mettent en lumière le contraste avec Zagora, où les actions entreprises restent jugées inefficaces.
Le communiqué de l’association met en avant l’urgence d’adopter des mesures concrètes pour protéger les ressources en eau dans cette région vulnérable. En l’absence d’une intervention rapide, la crise hydrique risque de s’aggraver, mettant en péril non seulement l’environnement, mais aussi les conditions de vie des habitants et l’économie locale.
L’association appelle ainsi à une prise de conscience collective et à une mobilisation des autorités compétentes pour faire face à cette crise qui, selon elle, menace de manière irréversible l’équilibre écologique et social de la région.