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Irrigation : L’AMIAG alerte sur les difficultés du secteur, quelles pistes explorer ?

Le Maroc comme beaucoup d’autres pays de la région, se trouve confronté à l’un des défis les plus pressants de notre époque : le stress hydrique. Ce phénomène, accentué par le changement climatique, a des répercussions dramatiques sur le secteur agricole et ses industries. Cette problématique prend une ampleur inquiétante, comme en témoigne la situation actuelle du marché de l’irrigation au Maroc.

Les données de l’Association marocaine de l’irrigation par aspersion et goutte à goutte (AMIAG) révèlent une baisse significative de près de 30 % du marché de l’irrigation cette année. La principale cause de cette crise réside dans la pénurie d’eau qui frappe le pays. En effet, en 2022, le Maroc a enregistré son année la plus chaude, aggravant la situation déjà préoccupante due à une sécheresse persistante depuis quatre ans. Cette conjonction de facteurs a entraîné un déficit pluviométrique de 27 %, mettant les réservoirs et les nappes phréatiques à des niveaux critiques.

La crise hydrique a déclenché une contraction sans précédent des activités industrielles, notamment dans le secteur agricole. Les mesures publiques visant à rationner l’eau consommée par l’agriculture et à privilégier l’eau potable ont accentué la pression sur l’industrie de l’irrigation. Selon les informations relayées par Medias24, la dotation allouée aux grands périmètres irrigués à partir des barrages pour l’année 2022/2023 a représenté seulement 17 % du volume prévu dans les documents de planification, soit 900 millions de mètres cubes sur les 5,3 milliards initialement envisagés.

Face à cette crise, des restrictions draconiennes ont été mises en place. L’obtention d’autorisations est désormais impérative pour les projets agricoles nécessitant des pompes à eau. Dans certaines régions, comme Marrakech, ces autorisations ne sont plus délivrées, entraînant l’arrêt d’activité de plus de 200 sociétés. Une situation similaire prévaut dans la région de Berrechid-Settat, souligne l’AMIAG.

Conscient de l’urgence de la situation, le gouvernement a annoncé en juillet dernier son intention d’irriguer certaines zones agricoles du pays avec de l’eau de mer dessalée. Cette initiative vise à pallier le manque criant de ressources en eau douce. Cependant, la mise en œuvre de cette mesure nécessitera une planification minutieuse et des investissements conséquents.

L’intégration croissante de nouvelles technologies dans le domaine de l’irrigation intelligente, grâce aux avancées constantes en matière de capteurs, d’Internet des objets (IoT) et d’autres innovations, laisse entrevoir des perspectives positives pour les acteurs qui sauront se réinventer et mieux valoriser la ressource eau. En effet, les capteurs intelligents sont désormais capables de mesurer avec une précision sans précédent les besoins en eau des cultures, ces dispositifs sophistiqués fournissent des données en temps réel sur l’humidité du sol, les conditions météorologiques locales et d’autres paramètres essentiels. Cette information précieuse permet aux agriculteurs de prendre des décisions éclairées concernant le moment optimal pour irriguer, réduisant ainsi le gaspillage d’eau et favorisant une utilisation plus efficace des ressources. On assiste probablement donc à une diversification de l’irrigation avec une activité complémentaire qui devrait offrir des solutions aux agriculteurs pour produire plus et avec moins d’eau.

Enfin il est à souligner que pour les entreprises marocaines de nombreuses opportunités existent en Afrique, quand le marché national est assez mature comme c’est le cas au Maroc, il peut être pertinent d’aller chercher de la croissance dans d’autres pays. Le meilleur exemple, étant la CMGP CAS  qui a fait le choix de se déployer au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Ghana ces dernières années, ouvrant ainsi la voie vers de nouveaux marchés disposant de grands potentiels.

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