Grandes cultures : Des rendements plus variables en Europe qu’en Amérique.
Une étude de l’Inra révèle que le rendement des cultures varie plus en Europe qu’en Amérique. En Europe, les rendements des légumineuses sont également plus variables que ceux des autres espèces.
Les légumineuses occupent moins de 2 % des surfaces cultivées en grandes cultures en Europe contre 15 % en Amérique du Nord et 26 % en Amérique du Sud, malgré les intérêts agronomiques qu’elles présentent. Les légumineuses sont généralement considérées comme des cultures trop risquées par les agriculteurs européens à cause de la variation des rendements.
Les chercheurs de l’Inra en France se sont intéressés aux rendements de légumineuses à graines et de non-légumineuses dans quatre régions d’Europe (Europe de l’Ouest, de l’Est, du Nord et du Sud) et deux régions d’Amérique (du Nord et du Sud) de 1961 à 2013 à partir des données de la FAO. L’étude a porté, pour chaque zone, sur les cinq légumineuses à graines les plus cultivées en termes de surface (arachide, féverole, haricot, lentille, lupin, pois, pois chiche et soja…) et les cinq principales cultures de non-légumineuses (avoine, blé, colza, maïs, orge, pomme de terre et riz).
En Europe, le blé présente la plus faible variabilité interannuelle de rendement. Quant aux légumineuses, le niveau de variabilité diffère selon les espèces et les régions. Le haricot et le soja sont les légumineuses les plus variables en Europe du Sud. Au contraire, le rendement de la féverole est le moins variable en Europe du Sud et de l’Ouest. En Europe de l’Est, le soja est le plus stable et en Europe du Nord c’est le pois. En Amérique, la variabilité du rendement des légumineuses est plus proche de celle des non-légumineuses.
La variabilité du rendement est l’un des facteurs expliquant le déploiement d’une espèce à l’échelle de grandes régions. Ainsi, les légumineuses en Europe ont tendance à être cultivées sur de petites surfaces. Selon l’INRA, cette étude contribue à identifier les régions les moins risquées pour les cultiver afin de favoriser l’expansion de ces espèces en Europe.