France : une série de mesures pour sortir de la crise agricole.
Une série de mesures ont été prises pour atténuer la crise agricole que vit la France. Baisse des cotisations sociales, initiatives de la grande distribution et les propositions au niveau de l’Union européenne.
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi à l’Assemblée nationale une baisse immédiate de sept points des cotisations sociales de tous les agriculteurs, ainsi qu’une « année blanche sociale » pour tous les agriculteurs ayant dégagé de très faibles revenus en 2015. Les agriculteurs payent aujourd’hui 42% de charges sociales au lieu de 45%, grâce à une prise en charge, depuis janvier 2015, des allocations familiales équivalentes à 3 points. Le Premier ministre a également évoqué des mesures complémentaires de rééquilibrage des relations commerciales entre les producteurs agricoles et la grande distribution, si nécessaire.
La grande distribution a également multiplié les gestes pour tenter venir en aide aux agriculteurs. Mardi, le distributeur Leclerc s’est engagé à ne pas baisser son prix d’achat des produits laitiers français lors des négociations commerciales avec ses fournisseurs, qui doivent se terminer le 29 février. Il avait également annoncé vouloir lancer en 2016 trois opérations nationales de promotion sur la viande de bœuf, ce qui permettra d’opérer un prélèvement de 12 000 têtes supplémentaires et aidera au soutien des cours.
De son côté, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente les autres principales enseignes françaises (Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Lidl, Système U), a déclaré être prête à participer à un fonds de soutien de 100 millions d’euros en faveur des éleveurs porcins. Sa mise en œuvre, validée par l’Autorité de la concurrence, est encore soumise à l’accord des autres acteurs de la chaine agroalimentaire: abattage, charcuterie, restauration collective et commerciale.
Le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, a reconnu lundi la gravité de la crise et s’est montré réceptif à certaines propositions de la France, notamment celles relatives au crédit à l’exportation, à la promotion et à la levée de l’embargo russe. Le commissaire a demandé à chacun des 28 membres de l’UE une liste de propositions pour tenter de résoudre la crise à remettre avant le 25 février, date à laquelle il se rendra à Paris.
Plusieurs états membres, en particulier l’Espagne et la Pologne, ont appelé à la prise de nouvelles mesures dont le relèvement du prix d’intervention à partir duquel l’Union européenne rachète ces produits puis les stocke en vue de faire remonter les cours. La décision sera prise lors du prochain conseil des ministres de l’Agriculture à Bruxelles le 14 mars.
Avec AFP