Le Salon de l’agriculture de Paris prend fin dans un climat plus que tendu.
Le Salon de l’agriculture de Paris a fermé ses portes dimanche 6 mars, marqué par une bronca sans précédent contre le président François Hollande, expression de la colère et du désespoir d’agriculteurs étranglés par la crise de l’élevage.
Plus de 611 000 visiteurs ont été présents au Salon de l’agriculture de Paris pendant 9 jours, un chiffre en baisse de 11 % par rapport à 2015, lorsque le salon avait reçu 691 000 visiteurs, ont indiqué à l’AFP les organisateurs.
L’édition 2016 a en effet été marquée par la crise que traversent plusieurs filières agricoles, dont l’élevage. Dès l’inauguration, des éleveurs en colère ont montré leur désespoir en accueillant le président François Hollande par des huées accompagnées d’insultes et d’appels à la démission.
Aussi, des dizaines de manifestants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avaient démonté le stand du ministère de l’agriculture et protesté à grands coups de sifflet, poussant les CRS à intervenir. Le chef de l’État avait quitté le salon après environ six heures de visite, soit la plus courte depuis le début de son quinquennat.
Deux jours plus tard, les éleveurs ont réservé un accueil tendu, mais sans violence au Premier ministre, Manuel Valls qui a reçu les représentants des filières d’élevage et cherché à les rassurer.
Pour le président de la FNSEA, Xavier Beulin, le Salon a permis des rencontres plutôt positives, comme avec le commissaire européen Phil Hogan. Les professionnels ont pu lui exposer leurs difficultés et les solutions à mettre en place pour y répondre, comme les outils de limitation de la production (par le retrait des excédents du marché) et le soutien aux exportations.
Outre les mesures au niveau européen, les agriculteurs attendent que l’État prenne les choses en main concernant les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs en revoyant la loi de modernisation de l’économie (LME), alors que les négociations annuelles viennent de s’achever dans un climat tendu.
François Hollande avait déjà annoncé deux jours plus tôt qu’il voulait modifier la LME avant l’été pour protéger les producteurs. En attendant, les éleveurs ont reçu le soutien du grand public qui a essayé de comprendre en demandant ce qu’il peut faire pour aider les agriculteurs, a indiqué à l’AFP Louis Gauthier, éleveur dans la Somme.