L’Espagne se prépare activement pour sa prochaine campagne agricole, en lançant une opération de recrutement de travailleurs saisonniers marocains, en réponse à la pénurie de main-d’œuvre constatée lors de la saison précédente. L’Association des producteurs de fraises de Huelva, principale région productrice de fruits rouges, propose des salaires journaliers allant de 40 à 50 euros, selon les conditions de travail et le nombre d’heures prestées. Selon un article publié hier sur LeMatin cette initiative vise à combler les postes vacants, notamment les 3 000 emplois non pourvus lors de la dernière récolte.
Le Maroc demeure le principal fournisseur de main-d’œuvre pour l’agriculture espagnole. Depuis plusieurs années, la coopération entre les deux pays s’est intensifiée dans ce secteur, avec la mise en place de programmes de migration saisonnière facilitant le recrutement de travailleurs qualifiés. En plus des rémunérations journalières attractives, les contrats proposés incluent souvent des avantages tels que le logement et le transport, permettant d’améliorer les conditions de travail pour les saisonniers.
L’impact de cette migration saisonnière dépasse le cadre économique immédiat, puisque les revenus générés par les travailleurs marocains contribuent à l’amélioration des conditions de vie de leurs familles au Maroc. Ce partenariat agricole bénéficie donc à la fois aux producteurs espagnols et aux travailleurs marocains, consolidant les liens entre les deux pays.
Face à la persistance du manque de main-d’œuvre dans l’agriculture, l’Espagne ne se limite plus au recrutement de saisonniers marocains. Après des projets pilotes réussis en Amérique latine, notamment au Guatemala, le pays prévoit d’augmenter le nombre de travailleurs en provenance de cette région. L’expérience guatémaltèque, qui a permis à 500 travailleurs de participer à la dernière récolte, a montré des résultats encourageants et des augmentations de quotas sont envisagées pour les prochaines années.
Par ailleurs, des projets de recrutement de travailleurs en provenance d’Afrique subsaharienne se profilent. Des négociations ont été menées entre l’Association des producteurs de fraises de Huelva et le ministère espagnol de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, aboutissant à l’intégration de nouveaux pays comme la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal dans un programme de migration circulaire. Ce programme, lancé fin août 2023, pourrait renforcer le rôle de ces pays dans l’apport de main-d’œuvre pour l’agriculture espagnole, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour répondre aux défis de recrutement.
Malgré les initiatives prometteuses et la diversification des sources de main-d’œuvre, l’avenir du secteur agricole espagnol reste incertain en raison de la pression constante pour trouver des travailleurs disponibles et qualifiés. Toujours selon la même source si le Maroc reste un partenaire central, l’ouverture vers d’autres régions comme l’Amérique latine et l’Afrique pourrait se révéler déterminante pour assurer la stabilité et la pérennité de la production agricole en Espagne. Les prochains mois seront décisifs pour évaluer l’impact de ces stratégies sur la campagne 2024 et les suivantes.
[email protected]