Environnement : conflits entre agriculteurs et riverains.
Une montée potentielle des conflits liés aux questions environnementales. Les grandes cultures ont tendance à être conduites de façon particulièrement intensive près des villes.
Un chercheur à l’Inra en France a monté un programme de recherche sur les conflits d’usage de l’espace. Les tensions autour de l’activité agricole et de ce qu’elle peut générer comme nuisances pour les riverains sont à regarder de près. Ces conflits qui naissent sur les terres agricoles et impliquent des agriculteurs se soldent rarement devant les tribunaux.
Jusqu’à présent, l’agriculteur reste bien perçu par la population. Il faut se déculpabiliser. Peut-être qu’il y a des frustrations, mais elles se résolvent rarement devant les tribunaux, indique le chercheur notant que les conflits les plus fréquents impliquent des associations, des collectivités, l’État, des particuliers, des industriels et concernent la constructibilité ou les nuisances liées aux industries.
Cependant, les populations sont de plus en plus éduquées et réagissent avec des moyens intellectuels. Aujourd’hui, l’idée est d’éviter que le problème ne se produise, souligne le chercheur. Il y a une vigilance accrue d’une partie de la population. Or, l’activité agricole, liée aux grandes cultures en particulier, peut générer des risques de pollution de l’eau, utilisation de pesticides, poussières ou encombrement des routes lors de la moisson.
Les questions environnementales, où des associations d’envergure peuvent appuyer des riverains, ne sont pas à prendre à la légère. Des statistiques sur les gagnants dans les procès ont été faites et le constat était que l’argument environnemental est souvent très efficace.
Ces conflits potentiels sont indirectement renforcés par la hausse du prix des terres, qui influe sur les stratégies d’exploitation. Quand la terre est plus chère, on l’utilise de manière plus intensive. Sur les fermes qui se situent à 10 minutes d’une grande ville, on compte en moyenne trois travailleurs pour 100 ha de surface agricole. Mais lorsque l’on se place à 35-40 minutes de la ville, le ratio passe à 1,5 travailleur pour 100 hectares. C’est la même chose pour les tracteurs qui se trouvent nombreux près des villes.