Les éleveurs marocains sont encore en difficultés malgré les dernières pluies.
En dépit des dernières pluies qui annoncent les prémices d’une bonne campagne agricole, le secteur de l’élevage, connait quelques difficultés, en raison notamment des problèmes liés à une poussée plus ou moins lente de l’herbe devant servir de pâturage au bétail mais aussi, en raison des coûts des aliments pour bétail.
Comme l’explique l’expert agronome, Abdelmoumen Guennouni, à Medias24, « Le pâturage dépend des régions. Il y a des zones favorables, où l’herbe pousse rapidement, et d’autres où la poussée est plus lente. Les éleveurs des régions où le pâturage n’est pas encore bien développé continuent donc de souffrir en achetant les aliments ».
Pour Dr. Yassine Jamali, vétérinaire et agriculteur-éleveur, « Les inégalités climatiques sont normales », souligne pour Dr. Jamali. « Le Haouz n’est pas la Chaouia, et la Chaouia n’est pas le Gharb , c’est naturel. »
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« L’herbe a commencé à pousser dans certaines régions, mais le pâturage n’est pas forcément accessible en ce moment, parce qu’il se trouve au milieu des champs cultivés. Les éleveurs continuent donc d’acheter la paille, du foin de luzerne et de l’orge pour nourrir leurs bêtes ».
« L’orge du pays coûte actuellement 5 DH/kg, et le sac de luzerne écrasée est à 100 DH. Ces prix sont irrationnels. À ces prix, sauver le cheptel n’est plus une opération économique, c’est presque existentiel », déclare celui-ci.
Le point positif à retenir dans ce sens est « l’augmentation des prix du bétail, qui est une bonne chose. Cela veut dire que les gens ont de l’espoir et préfèrent garder leurs animaux au maximum au lieu de les déstocker à n’importe quel prix ». La situation s’améliore donc par rapport au début de la campagne agricole où les agriculteurs étaient contraints de vendre leur bétail, la situation des cultures étant défavorable à cette période, indique la même source.
« C’est une bouffée d’oxygène, et quand le prix des aliments commencera à baisser, les choses seront encore meilleures ». En général, « pour moi, c’est une bonne année ».
Par ailleurs, pour M. Benali, cette situation ne va pas durer longtemps. « Cette problématique est déjà derrière nous. Elle sera réglée dans une semaine ou 10 jours, au maximum », souligne-t-il.