Comment réutiliser les déchets d’huilerie d’olive ?
Les déchets issus de la transformation des olives en huile sont très polluants lorsqu’ils sont mal gérés. Pourtant, ils peuvent être très bénéfiques s’ils sont transformés en compost par exemple.
La pollution due aux rejets des margines en masse est toujours d’actualité. Y a-t-il des solutions pour les recycler?
Réponse à l’unité de vermicompostage de l’Université Ibn Zohr, Fac de Sciences d’ Agadir avec Ayoub étudiant en « Master Biologie Fondamentale Ressources Végétales ».
Hyper « calé » en la matière par cette expérience qui lui tient à cœur mais aussi par sa formation scientifique, Ayoub réussit à nous simplifier au maximum les explications.
Cette unité expérimente le recyclage de polluants d’une huilerie, ici celle de Sidi Bibi au Sud d’Agadir. Ces déchets en partie solides les grignons: peaux, résidus de pulpe et de noyaux d’olives, en partie liquides les margines très toxiques car très grasses, polyphénols en masse, comme le plastique, asphyxient les sols, sont acides et tuent les bactéries. L’examen de cette matière en attente, non encore engagée dans le processus est d’un aspect noir presque liquide avec un résidu huileux.
On réussit alors à écarter ces margines du circuit de déchetterie et donc de l’environnement et à en faire un engrais naturel. Pour cette transformation deux étapes: compost et vermicompost.
Compost : Pour éliminer les pathogènes ou maladies comme escherichia coli et salmonelles. A ce stade on a encore qu’un substrat : paille, herbes et déchets végétaux qui fermentation à 60° avec les bactéries et l’humidité toujours nécessaire et à tous les stades. On utilise des tapis naturels pour la maintenir constante et dégager l’énergie. (3 mois)
Vermicompost : C’est l’étape suivante on introduit des vers, ici lombrics pour faire le nettoyage et la transformation) par le processus de digestion. (2 mois) On essaie avec un taux de margine de plus en plus important pour accélérer l’élimination de ce polluant encombrant; mais au taux maximum, les vers semblent avoir des difficultés (indigestion).
Ainsi pour que le lombric s’adapte on fait doucement et progressivement évoluer le taux par étapes :
- 0% que grignon d’olive (carbone) + paille (azote)
- 10% de margine, (paille 35%, grignon 55%)
- 25% de margine (toujours paille+ grignon pour le complément) : apparaît comme le plus adapté mais on est tenté de tester les taux supérieurs (l’homme est ainsi fait…toujours plus !).
- 50% de margines…
- 75% apparemment le maximum car les lombrics semblent « caler».
Enfin l’étape finale « délicate et expérimentale » consiste à extraire les vers de la matière finale (fins granulés secs sans odeur) prête à être ensachée : le tout est étalé en plein soleil, les vers en signe de protestation se regroupent pour garder leur humidité, en paquets ils sont alors facilement récupérables.
Ce compost se mélange moitié-moitié avec la terre, il facilite la croissance de la plante, sert même de rempart à certaines maladies.
Ce procédé mérite d’être vulgarisé, à suivre…
Merci à Marjorie Steinmann,
environnementalblog.wordpress.com