Cultiver et Manger sur Mars, bientôt possible ?
Selon une étude, la colonisation de la planète rouge passera avant tout par la capacité de l’homme à réussir à y faire pousser sa nourriture.
Dans le blockbuster de Ridley Scott “Seul sur Mars, pour survivre sur Mars, Matt Damon y cultive des pommes de terre. Et la réalité va peut-être bientôt rejoindre la fiction puisque la piste est sérieusement envisagée en vue d’un hypothétique voyage sur Mars.
Wieger Wamelink, chercheur à l’université de Wageningen au Pays-Bas, l’affirme : “Lorsque les gens iront sur Mars, ils devront manger. Et le plus facile pour eux sera de cultiver leurs propres aliments”. Et le scientifique sait de quoi il parle puisqu’il est lui-même en train de conduire une expérience allant dans ce sens.
Un ersatz de sol martien
Au sein de sa serre, pas de sol martien bien sûr, mais un ersatz qui s’en rapproche, fournit par la NASA. Et les premiers essais sont concluants puisque Wieger a réussi à y faire pousser du seigle, des radis, du cresson. Mais l’heure n’est pas encore à la victoire puisque, si son sol se rapproche de celui de Mars ce n’est pas le même pour autant. La terre carmin imitant le sol de Mars est puisée près d’un volcan, à Hawaï. Le succédané lunaire provient, lui, d’un désert d’Arizona. L’expérience reste néanmoins une belle promesse pour l’avenir. Il rêve maintenant de tomates fraîches mûries aux lampes LED sur cette planète lointaine.
Le chercheur a semé quatorze espèces de plantes, parmi lesquelles des tomates, des légumineuses et des plantes sauvages. « Sur le succédané martien, les plantes poussaient très vite et très bien et ont même commencé à fleurir, chose que nous n’avions pas anticipée », a-t-il assuré. Dès la deuxième expérience, toutes les plantes ont poussé dans les deux sols, même si les épinards ont été plus capricieux.
Des métaux lourds néfastes pour l’Homme
Un problème de taille cependant : le sol martien est riche en métaux lourds susceptibles de rendre impropres à la consommation ce que l’homme pourrait tenter d’y planter. Des métaux lourds qui peuvent être des poisons mortels pour l’être humain. Les analyses menées révèlent de l’arsenic, du mercure ou du plomb dans les légumes. Mais là aussi, le scientifique à la main verte a trouvé la parade. Pour lui, il suffirait d’assainir le sol en y plantant, au préalable, des végétaux connus pour leur capacité à extraire les métaux lourds – comme la violette.
L’aventure martienne
Bien entendu, à l’instar du personnage campé par Matt Damon, il faudrait cultiver dans un environnement clos et contrôlé puisque le froid intense et le manque d’oxygène de Mars auraient vite fait de tuer dans l’œuf tout projet de plantation extérieure. Il faudrait un équipement récréant les conditions atmosphériques de la Terre et qui protège contre les radiations cosmiques susceptibles d’endommager l’ADN des plantes. Quant à l’eau, « il en existe sur Mars et sur la lune sous forme de glace », relève Wieger Wamelink.
Mais il reste encore un peu de temps pour répondre à ces questions : la Nasa estime que l’homme n’ira pas sur Mars avant une quinzaine d’années.