Le marché de gros de Casablanca face à la crise.
L’augmentation, par Casa Prestations, de la taxe d’accès au marché suscite la colère des commerçants et aggrave, surtout, l’envolée des prix des fruits et légumes, dont la production est perturbée durant cette saison agricole.
A la mi-journée de ce jeudi 10 mars, les taux appliqués dans l’enceinte du plus grand marché de gros du Maroc devraient être révisés, indiquent les médias nationaux.
Cette taxation a été à l’origine d’un débrayage tenu par les commerçants du marché en début de semaine. Lundi 7 mars, quelque 240 camions ont bloqué l’entrée du marché, refusant d’y accéder et criant leur colère face à la hausse décidée unilatéralement par Casa Prestations sur la taxe d’accès au marché.
La situation ne s’est en partie améliorée que le mardi 8 mars où une baisse de 20% de la taxe a été décidée. Une mesure exceptionnelle, sachant que la mise à jour de la taxation appliquée est faite tous les lundis et mardis. Mais la solution reste temporaire, en attendant la réunion prévue ce jeudi. Au cas où aucun accord satisfaisant ne serait trouvé, les commerçants menacent de mener grève et de boycotter ce marché, rappellent les médias.
Avant l’arrivée de Casa Prestations, les prix étaient déclaratifs. Cela engendrait un manque à gagner pour la Ville qui compte revaloriser ses recettes en mettant en place de nouvelles procédures. D’ailleurs, parmi les engagements de Casa Prestations, augmenter les recettes de 50% à l’horizon 2021. Durant la période 2011-2014, les recettes fiscales de la commune en provenance de la halle ont baissé de 19%. En 2015, elles sont passées à 126 MDH, contre 110 MDH l’exercice précédent, ont indiqué des sources. Ces recettes proviennent de taxes appliquées aux magasins (6%) et aux carreaux (7%).
En effet, les commerçants estiment que Casa Prestations enchérit injustement sur les produits, en occultant les répercussions négatives sur le consommateur. L’ampleur de l’augmentation de la taxe peut expliquer leur colère. En effet, un dirham en moyenne par kilo et par produit. Bien souvent, cela équivaut à leur marge nette sur le prix du marché. Ainsi, absorber cette augmentation de taxe reviendrait, pour les commerçants, à abandonner leur marge. Cette hausse contribue donc au surenchérissement des prix et des légumes.