Aziz Akhannouch, le portrait
Aziz Akhannouch va mettre fin à sa carrière politique. L’actuel Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime l’a annoncé officiellement, il quittera définitivement la scène politique cet été. Une page se tourne donc pour l’agriculture marocaine. Retour sur le parcours d’Aziz Akhannouch.
Les origines
Aziz Akhannouch est né en 1961 à Tafraout. Fils de l’homme d’affaires, Ahmed Oulhaj Akhannouch, qui fit fortune dans le pétrole et les hydrocarbures à travers son groupe Akwa, Aziz Akhannouch grandit avec ses frères et sœurs à Casablanca, dans le quartier populaire de Aïn Sebaâ.
Bien que venant d’un milieu aisé il fait toute sa scolarité au lycée Imam Malik à Belvédère, loin de la bourgeoisie casablancaise. On raconte qu’Aziz Akhannouch était un enfant très discret, qui tenait absolument à être déposé par son chauffeur assez loin de l’école, pour ne pas être vu des autres. Une enfance studieuse, et une réussite évidente.
Après l’obtention de son baccalauréat, Aziz Akhannouch décide de poursuivre ses études au Canada, à l’université francophone de Sherbrooke avec toujours l’objectif de revenir au Maroc pour endosser le destin qui lui semble promis. Il obtient un MBA en 1982.
Aziz Akhannouch l’entrepreneur
Milieu des années 1990, Aziz Akhannouch retourne au Maroc et rejoint l’entreprise familiale. Son arrivée à la tête du groupe fondé par son père dans les années 1930, initialement centré sur le secteur de l’énergie, marque le début d’une véritable et rapide diversification d’activités.
Ainsi, en 1996, Aziz Akhannouch investit entre autres, dans les médias en rachetant Caractères, éditeur de La Vie éco, Femmes du Maroc, Maisons du Maroc ou Nissaa Min Al Maghrib. En 1999, le Groupe investit dans les télécommunications en entrant dans le capital de Meditel, deuxième opérateur de télécoms du Maroc.
Aujourd’hui, le groupe compte une soixantaine d’entreprises et plus de vingt marques phares telles que Afriquia, Afriquia Qualix, Afriquia Mega, Oasis Café et Mini Brahim (distribution de carburants, lubrifiants et les services). Afriquia Gaz et Tissir Gaz (distribution des GPL en vrac et conditionné) Speedy (entretien rapide des voitures particulières), Maghreb Oxygène (production de gaz industriels et médicaux) mais aussi Femmes du Maroc, La Vie Éco, Maisons du Maroc, Nissaa Min Al Maghrib et Nejma (Presse kiosque)…
En faisant passer le groupe de 3 milliards en 1995 à 22 milliards de dirhams de Chiffre d’Affaires en 2010, Aziz Akhannouch a su y donner une nouvelle impulsion et une diversification pour faire d’un Groupe florissant un champion national des hydrocarbures et l’un des plus importants groupes privés du Maroc.
Carrière politique
Tout va bien pour le patron Aziz Akhannouch. qui décide d’embrasser une carrière politique au début des années 2000. Ainsi de 2003 à 2009, il est élu Président du Conseil de la région Souss-Massa-Drâa avec une visée gouvernementale pour certains. En 2007 c’est la consécration, Aziz Akhannouch est nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en tant que ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime.
Au Gouvernement et comme à son habitude, Akhannouch brille ; intelligent, l’homme d’affaires s’adapte et endosse le costume de politique. Il calque ses réussites chez Akwa et les transpose au ministère et ça fonctionne. Ses collaborateurs louent ses qualités de travailleur et sa capacité à bien s’entourer et fédérer.
On retiendra de la politique menée par le ministre Aziz Akhannouch, des avancées majeures enregistrées dans le secteur agricole via la stratégie du Plan Maroc Vert (PMV) lancée en 2008.
Pour être pragmatique comme aime l’être Aziz Akhannouch: sous son ministère, le PIB agricole s’est amélioré en sept ans et enregistre une croissance annuelle moyenne de 7,7%.
Dépasse les 118 milliards de dirhams en 2015, contre 75 milliards en 2008. L’objectif de doubler le PIB agricole pour 2020 pourrait être atteint avant l’échéance du programme.
Par ailleurs la volonté de sortir du schéma de la Production Brute et de se diriger vers plus de création de Valeur Ajoutée se concrétise.
Représente désormais 12% du PIB global et culmine à 16%, si on tient compte de l’Industrie Agro-alimentaire.
Les contrats-programmes signés entre l’Etat et les professionnels ont permis de propulser les investissements publics et privés. Multipliés par 1,9 entre 2008 et 2015, représentant une enveloppe de 96 milliards de dirhams. Une réussite.
Son bilan? « Ce ministre a gravé à jamais son nom dans l’histoire de l’agriculture marocaine. Son successeur aura la tâche lourde« .