L’Argentine cherche des débouchés au Maghreb pour ses produits agricoles et agro-industriels.
Après la Tunisie, Jesús María Silveyra, le secrétaire adjoint des marchés agro-industriels auprès du ministère de l’Agriculture d’Argentine, est venu au Maroc où il a été reçu, tour à tour, par les autorités gouvernementales, la CGEM et la FNCL.
L’Argentine ayant atteint l’autosuffisance alimentaire, cherche des débouchés au Maghreb pour ses produits agricoles et agro-industriels. Après la Tunisie, le secrétaire adjoint des marchés agro-industriels auprès du ministère de l’Agriculture d’Argentine, s’est dirigé au Maroc la semiane dernière pour trouver de nouveaux marchés où liquider ses surplus de production dans ces deux domaines.
M. Silveyra a contacté tous les intervenants dans la chaîne d’importation de produits agricoles et agro-industriels, notamment : le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) et la FNCL (Fédération nationale des céréales et légumineuses). Avec l’autorité gouvernementale, il a passé en revue les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Argentine. Tandis qu’au patronat et devant les négociants et importateurs de céréales, il a étalé la force de frappe de son pays dans l’export de céréales et produits dérivés, mais également dans l’agro-industrie.
Au ministère de l’Agriculture, on lui a signifié qu’il ressort des échanges entre les deux pays une balance commerciale largement excédentaire en faveur de l’Argentine et «qu’il faudrait essayer de travailler pour la rééquilibrer dans le moyen terme». En effet, en 2017les exportations argentines vers le Maroc ont atteint 509 millions de dollars, contre des importations du Maroc qui ont plafonné 7,93 millions de dollars.
Pour ce faire, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture a proposé à Jesús María Silveyra de revoir ensemble l’accord signé par les deux pays en 2016 pour y apporter des amendements relatifs, d’une part, à l’échange d’informations dans le domaine agricole et agro-industriel en général et, d’autre part, aux listes des nouveaux produits que les deux pays veulent introduire dans leurs échanges.
Du côté marocain, l’autorité gouvernementale pense déjà aux agrumes (orange et mandarine) comme nouveaux produits d’export vers l’argentine. M. Silveyra a déclaré : «Dès mon retour, nous allons travailler rapidement sur ces questions et aviser la partie marocaine qui est déjà un client qui nous achète du maïs, un peu de blé et de la viande pour son armée, mais ce n’est pas suffisant».
L’Argentine voudrait vendre plus de céréales et produits dérivés au Maroc, mais également des produits agro-industriels. Le pays aimerait que le Maroc, qui est le 11e plus gros importateur de blé au monde, lui fasse un peu plus de commandes dans cette filière où il est en surproduction depuis 6 ans. Entre la campagne 2012/2013 et celle de 2017/2018, l’offre de blé de ce pays est presque passée du simple au double, c’est-à-dire de 11,65 millions de tonnes à 20,22 millions. Pendant ce temps, la consommation locale n’a guère dépassé 6,5 millions de tonnes lors de la campagne précédente où les exportations de blé ont frôlé la barre des 12,30 millions de tonnes, ce qui fait que le pays s’est encore une fois retrouvé avec un stock final invendu de 1,42 million de tonnes dont il ne savait quoi faire.
«Certes, on est loin des stocks record des campagnes de 2014/2015 et 2013/2014 où les invendus se sont situés, respectivement, à 6,54 millions de tonnes et 4,05 millions de tonnes, mais le fait est que nous enregistrons des stocks aussi dans d’autres domaines», précise Jesús María Silveyra sur la bonne santé du secteur agricole argentin.