Dans un contexte climatique tendu, marqué par des sécheresses récurrentes et des défis environnementaux croissants, le Maroc s’impose comme un acteur incontournable dans la production d’agrumes. Selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale des agrumes (OMD), le Royaume devrait enregistrer une hausse significative de 11,97 % de sa production d’agrumes en 2024, atteignant 2,14 millions de tonnes.

Cette évolution positive, qui touche toutes les catégories d’agrumes, se distingue dans un panorama global où de nombreux producteurs, notamment européens, peinent à maintenir leurs niveaux de production face aux gelées tardives, aux vagues de chaleur et à l’apparition de nouveaux ravageurs.

Les prévisions de l’OMD soulignent des hausses notables pour les principales catégories d’agrumes marocains :

• Oranges : +14 %
• Citrons : +18 %
• Citron doux : +9 %
• Pamplemousses : +16 %

Cette performance conforte la position du Maroc parmi les producteurs les plus dynamiques de l’hémisphère nord, où seuls des pays comme l’Égypte (+14 % pour les oranges) ou Israël (+20 % pour les citrons) enregistrent des progressions comparables.

Au-delà de ces chiffres annuels, le Maroc affiche une stabilité remarquable sur le long terme. Depuis quatre ans, le Royaume enregistre une progression constante, particulièrement pour les citrons, avec une hausse cumulée de 24 %. Cette performance le place en tête de la région, loin devant des concurrents comme la Tunisie ou l’Italie, dont les productions sont plus fluctuantes.

Dans la région méditerranéenne, le Maroc se hisse au troisième rang des producteurs hors Union européenne, après la Turquie et l’Égypte, dont les productions oscillent entre 4 et 6 millions de tonnes par an. Si le Maroc reste loin des volumes espagnols – leader incontesté de l’hémisphère nord avec 6 millions de tonnes annuelles –, sa dynamique de croissance et sa résilience face aux aléas climatiques attirent l’attention.

En comparaison, les chiffres italiens, oscillant entre 2,4 millions de tonnes en 2022 et 3 millions en 2021, sont plus proches de ceux du Maroc, bien que légèrement supérieurs. Quant à l’Espagne, dont les producteurs dénoncent régulièrement une concurrence marocaine qu’ils jugent « déloyale », elle maintient une avance considérable.

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Philippe Binard, secrétaire général de l’OMD, souligne que les enjeux climatiques demeurent un défi pour tous les producteurs. Cependant, les données montrent que plusieurs pays, notamment le Maroc, continuent de tirer leur épingle du jeu grâce à des stratégies agricoles adaptées et une capacité à surmonter les crises.

Avec des perspectives de croissance continue, le Maroc confirme son rôle stratégique dans le marché des agrumes méditerranéens et mondiaux. Dans un environnement marqué par une compétition intense, le Royaume se positionne comme un modèle de résilience et d’innovation agricole.

Hespress