Covid-19: Un français témoigne de son travail dans la fraise.
Il n’est pas agriculteur, ni ouvrier agricole mais travaille dans l’audiovisuelle à Paris. Et pourtant avec la crise du Covid-19 il a décidé de rejoindre la campagne française pour travailler dans l’agriculture.
« Au début, mes collègues étaient tous marocains. Ensuite, l’équipe s’est agrandie. Des gens des villes environnantes, qui ont perdu leur emploi, sont arrivés. Comme on ne nous fournissait pas de masque, je m’en suis procuré un grâce à mon amie. J’ai obtenu du gel hydroalcoolique après trois semaines. Mais j’ai eu du mal à accepter que l’on ne nous propose pas de courtes pauses ou simplement de l’eau pour nous hydrater. » C’est ainsi que Théo Charron, régisseur de 42 ans, présente son ressenti du travail à la ferme en France à nos confrères de LeMonde.
Cet homme dont les revenus ont été arrêtés à cause du Covid-19 a fait le choix de quitter Paris pour se rendre dans le Sud de la France. Il y travaille dans des exploitations agricoles en mal de main-d’œuvre ou les français sont finalement rarement présents puisque la main d’oeuvre est généralement marocaine, parfois équatorienne ou roumaine.
C’est cette France déconnectée qui aujourd’hui prend conscience de la valeur terre. Celle qui nourrit, celle qui créé de l’emploi, mais qui est boudée à cause de sa pénibilité et de sa rémunération pas suffisamment attractive pensent ils. Mais qu’en sera t’il à l’avenir ? Tous ces salariés du secteur privé qui vont subir les conséquences du chômage de masse que prévoient les spécialistes pourront ils encore repousser le travail à la ferme par confort ?
Nous assistons probablement à un réajustement des priorités pour tous, et l’impact qui en découlera nous rend tous inquiets, de ce salarié français qui saute dans l’inconnu jusqu’au saisonnier marocain qui risque de perdre son emploi en France. Quid des marchés également, un pays comme la France qui se remet à produire dans ses fermes, c’est une partie du marché à l’export marocain qui en prend un coup.
La bonne nouvelle c’est peut être la redéfinition de l’agriculture qui s’annonce, celle du local, du circuit court, du bio, et le Maroc aura probablement une explosion de cette tendance à l’heure ou les Hommes redécouvrent que leur premier capital c’est la santé, et par conséquence le bien manger.