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Stress hydrique : Les prévisions ne sont pas bonnes pour le Maroc

Les agriculteurs européens se préparent à la sécheresse

La pluviométrie dangereusement basse en Europe depuis l’été 2022 suscite des inquiétudes chez les agriculteurs, les experts et les autorités. De l’Espagne à la Roumanie, des mesures d’urgence et d’adaptation du modèle agricole au réchauffement climatique sont mises en place.

Dans la plaine du Pô en Italie, les portions de fleuve autrefois fertiles ressemblent aujourd’hui à des plages. En Roumanie, les agriculteurs peinent à récolter quelques épis de maïs, tandis que dans les champs andalous, la production d’olives est menacée. Dans toute l’Europe, les sols s’assèchent, les cours d’eau baissent voire disparaissent et les cultures sont en danger.

Un rapport publié dès juillet 2022 par la Commission européenne montre que 44% des territoires de l’Union et du Royaume-Uni sont exposés à un niveau de sécheresse « alarmants » nous apprend RadioFrance. Après les vagues de chaleur de l’été dernier, c’est une sécheresse hivernale qui frappe maintenant l’Europe. Les prévisions pour l’été 2023 ne sont pas réjouissantes.

Depuis des semaines, les agriculteurs tirent la sonnette d’alarme partout en Europe. Comment peut-on semer et récolter dans un tel contexte ? En France, le débat s’envenime sur la question des méga-bassines, solution proposée par certains pour faire face au manque d’eau, précise la même source. Comment le débat se pose-t-il ailleurs en Europe ? Notre modèle agricole peut-il s’adapter à cette nouvelle donne climatique ? Faut-il repenser tout notre système de production et d’alimentation ?

Pour répondre à ces questions, Julie Gacon a invité Pierre-Marie Aubert, ingénieur agronome et directeur du programme agriculture à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), et Pierre-Louis Mayaux, chercheur en science politique au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

Pierre-Marie Aubert rappelle qu’il existe une législation européenne sur l’eau, largement transgressée : « En 2000, la Commission européenne publie la directive-cadre sur l’eau qui pose comme objectif le retour au bon état écologique des cours d’eau à l’horizon 2015 et au plus tard 2021. Une part importante des masses d’eau européennes n’y est toujours pas conforme. Aujourd’hui, c’est un objectif de survie : on va avoir un problème à court terme d’accès à l’eau et de maintien des capacités productives et de vie tout court des éco- et agrosystèmes à travers l’Europe. »

Pour répondre aux sécheresses structurelles qui vont toucher l’Europe, Pierre-Marie Aubert évoque la nécessité de diminuer la demande sans mettre à mal ce qui fait la richesse de notre monde agricole : « Un des piliers de la transition des systèmes agroalimentaires, c’est la diversification. Certains travaux extrêmement prometteurs donnent à voir des capacités de résistance à la sécheresse dans des systèmes de rotation plus complexes que ceux utilisés actuellement. »

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