Les risques ont été évalués en se fondant sur des études d’exposition agricole menées notamment aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que sur des animaux en laboratoires.
Chaque gouvernement est libre de réglementer
Cinq pesticides, dont le Roundup, l’un des herbicides les plus vendus au monde, ont été classés cancérogènes « probables » ou « possibles » par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (Iarc), ce vendredi 20 mars.
Le glyphosate, présent dans le Roundup, et les insecticides malathion et diazinon ont été classés cancérogènes « probables chez l’homme », même si il est précisé que les « preuves sont limitées », selon l’Agence internationale de recherche sur le cancer (Iarc).
Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion, faisant déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux pays, ont pour leur part été classés cancérogènes « possibles ». La classification de l’Iarc n’a toutefois aucun caractère contraignant pour les Etats. Ces derniers restent libres de réglementer ou non.
Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations, des législations ou des interventions de santé publiques », note l’Iarc dans son communiqué.
Cancer de la prostate et du poumon
Le glyphosate est l’herbicide dont la production est la plus importante en volume dans le monde. D’ailleurs les ventes ont explosé depuis l’introduction de cultures génétiquement modifiées pour résister au glyphosate, ce qui permet aux agriculteurs de tuer les mauvaises herbes. Selon l’Iarc, la population générale est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées. Les niveaux d’exposition observés sont toutefois « généralement bas ».
Pour ce qui est des risques cancérigènes du glyphosate et des insecticides malathion et diazinon, l’Iarc note qu’il existe des « preuves limitées » chez l’homme en ce qui concerne les lymphones non hodgkiniens, des cancers du sang.
L’Iarc cite également le cancer de la prostate pour le malathion, qui continue a être utilisé de manière importante par les agriculteurs, et le cancer du poumon pour le diazinon, dont l’utilisation, limitée, est en baisse depuis les restrictions imposées en 2006 par les Etats-Unis et l’Europe.
Les critiques de Monsanto
Le groupe Monsanto, qui fabrique le Roundup, a exprimé vendredi son désaccord avec les conclusions de l’Iarc, relevant que celles-ci n’étaient pas basées sur de nouveaux travaux de recherche ou de nouvelles données scientifiques.
Dans un communiqué, Monsanto souligne que le classement de l’IARC n’a pas établi de lien entre le glyphosate et un risque accru de cancer et rappelle que l’Iarc, dans le passé, avait classé dans les « cancérogènes probables » des produits comme le café ou les téléphones portables.
Vers un retrait du marché ?
IR
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