« Troisième tentative de rachat en quatre ans ».
Le président de Syngenta Michel Demaré, a décidé de s’adresser directement aux actionnaires de la firme bâloise à travers une vidéo. L’objectif est de les convaincre de ne pas céder aux offres récurrentes de Monsanto.
La première offre, datant d’avril et rendue publique début mai, valorisait le géant suisse à 39.9 milliards d’euros (soit 438 milliards de dirhams). En juin, Monsanto revenait à la charge avec une proposition tenant compte des risques de refus des autorités de concurrence, mais avec un prix d’acquisition toujours équivalent. Offre une nouvelle fois rejetée par Syngenta qui considérait toujours l’offre comme « inappropriée ».
Inappropriée car même si l’offre américaine en question représentait une prime de 43% par rapport au cours de l’action, Syngenta juge qu’elle ne correspond pas à la valeur réelle de l’entreprise qui compte 28 000 personnes dans le monde. Et le belge Michel Demaré poursuit son analyse déclarant que l’action de Syngenta se trouve dans un creux. Notamment à cause de la faiblesse des monnaies des pays émergents où Syngenta est très présent, qui impacte le prix des matières premières agricoles et réduit le pouvoir d’achat des paysans.
La porte semble ouverte pour Monsanto
La fermeté dont fait preuve le président de Syngenta peut laisser penser que la firme n’est tout simplement pas vendeuse. Ou bien que l’offre n’est pas assez relevée?
Les analystes optent pour la seconde hypothèse, et attendent de Monsanto qu’il relève son offre tout en augmentant les compensations en cas d’échec du rapprochement.
En effet Syngenta semble être à l’écoute des propositions, et non pas seulement celles de Monsanto « Une proposition sérieuse d’achat doit être à sa pleine et juste valeur, montrer un intérêt pour les actionnaires et offrir un haut degré de certitude de réussite« . Mais Syngenta souhaite aussi se rassurer et obtenir compensation des obstacles réglementaires prévisionnels qui auront un impact pécunier et irréversible.
Pour Monsanto, il s’agirait là d’une opération cruciale puisque l’américain a besoin des actifs de Syngenta pour lui permettre d’étendre sa présence à l’Europe et l’Asie, tout en consolidant son offre avec des produits complémentaires. Rappelons que Monsanto est sous pression avec son produit phare, le Roundup.
AM