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Une étude sur l’agri-finance au Maroc révèle une tendance positive

L’offre de services financiers au secteur agricole et au monde rural au Maroc reste limitée.

Le Ministère des finances et Bank Al-Maghrib ont dévoilé les principaux résultats de leur dernière étude sur l’agri-finance au Maroc. L’étude repose sur une enquête conduite auprès de 1 500 agriculteurs et 600 acteurs des chaînes de valeur des différentes filières. L’objectif est d’élaborer une stratégie favorisant un meilleur accès aux services financiers des agriculteurs et des TPME agricoles et rurales.

L’étude, menée en partenariat avec la banque mondiale, s’appuie sur une large consultation auprès des acteurs publics et privés et une analyse des données collectées auprès des régulateurs, Ministères des finances et de l’agriculture et des institutions financières, nous apprend Le Matin.

Les résultats de l’étude révèlent une évolution positive du financement de l’agriculture marocaine et l’inclusion financière des exploitations agricoles, et plus largement de la population rurale liée à l’écosystème agricole. Or, il continue de présenter des déficits importants, surtout pour le segment des petits exploitants et des travailleurs agricoles. Ainsi, les exploitations agricoles, éligibles au financement bancaire et représentant 20% du total des exploitations, ont accès à des services financiers à plus de 90%. En effet, les petites et moyennes exploitations, souvent informelles, et les micro-exploitations agricoles et rurales, qui représentent 80% des exploitations, connaissent un déficit d’inclusion financière important.

D’un autre côté, l’accès aux services financiers numériques demeure faible en milieu rural. L’offre de services financiers au secteur agricole et au monde rural est également limitée, avec une faible présence des acteurs financiers privés, et près de 70% des communes rurales non couvertes par des points d’accès. Plus encore, le taux de bancarisation des exploitants agricoles est à 41% avec d’importantes disparités sociales, régionales et selon les filières. Aussi, les travailleurs agricoles constituent une population plus vulnérable avec un accès moindre aux services financiers estimé à 21%, comparé aux exploitants/propriétaires (41%).

La même source a communiqué que, pour les particuliers, les besoins financiers d’une part importante de la population rurale sont essentiellement satisfaits par des fournisseurs de services financiers informels. Dans le même sens, l’enquête révèle le recours privilégié à la finance informelle pour y répondre, plutôt qu’aux institutions financières. Puis, 83% des agriculteurs ont souligné un besoin de financement afin d’investir, pour des montants de 50 000 DH en moyenne.

Par ailleurs, l’insuffisance du financement reste une contrainte majeure au développement de l‘activité agricole (58%), suivie par la vulnérabilité aux risques environnementaux et le coût élevé de la main d’œuvre. Pour améliorer l’accès aux services financiers et non financiers, les exploitants ont dévoilé leurs priorités : abaisser leurs coûts, accroître l’éducation financière sur les produits financiers d’épargne et de crédit et généraliser l’assurance maladie.

Enfin, les agriculteurs ont révélé deux principales conséquences concernent la réduction de la productivité et la dégradation de la qualité des produits et une perte de revenu. Le niveau de connaissance de l’agriculture intelligente face au climat (AIC) est minime. Seulement 13% des agriculteurs questionnés avaient des connaissances du concept de l’AIC. La majorité de ceux-ci (76%) était intéressée d’apprendre davantage sur l’AIC. Cependant, les deux principales contraintes à l’adoption et l’application de l’AIC sont le manque de ressources financières et de soutien technique.

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