La communauté agricole européenne fait face à une crise économique majeure, révèle un rapport inquiétant de l’assureur-crédit Allianz Trade publié ce mercredi.
Selon les données, les revenus des agriculteurs ont chuté de manière significative, de 22 % en moyenne, au cours de l’année écoulée. Ces chiffres contrastent fortement avec la tendance à la hausse des salaires dans la plupart des autres secteurs économiques.
Malgré une inflation alimentaire marquée, les agriculteurs n’ont pas bénéficié de la même augmentation de revenus que les secteurs de la vente au détail et de l’industrie alimentaire. Cette disparité soulève des préoccupations quant à l’équité dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
Johan Geeroms, directeur des risques chez Benelux Allianz Trade, met en lumière le faible pouvoir de négociation des agriculteurs, soulignant les défis auxquels ils sont confrontés. « Le pouvoir de négociation des agriculteurs est insuffisant. Dans le même temps, ils sont confrontés à une réglementation croissante et à une hausse des coûts de l’énergie, des engrais, du transport, de la biodiversité, de la qualité de l’eau, du climat et des travailleurs agricoles ».
L’étude, centrée sur les quatre plus grands pays de l’UE – l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie – met en évidence une tendance croissante de capitalistation du secteur agricole. Johan Geeroms explique que les agriculteurs cherchent à réaliser des économies d’échelle pour faire face à la volatilité des prix, nécessitant d’importants investissements. Cependant, ces investissements sont rendus incertains en raison des fluctuations politiques, créant un délai de récupération incertain pour les agriculteurs.
Face à cette situation alarmante, Allianz Trade appelle à une action urgente de la part des autorités européennes. « Nous devrons rationaliser et simplifier les règles. Pour ce faire, l’Europe ne doit pas agir seule, mais en étroite concertation avec les parties prenantes et les organisations agricoles afin de déterminer les compromis possibles », souligne M. Geeroms. Il insiste également sur la nécessité de surveiller de près les secteurs de la vente au détail et de l’industrie alimentaire pour garantir une rémunération équitable aux agriculteurs.
La crise agricole en Europe met en lumière la nécessité d’une action collective et coordonnée pour sauvegarder le secteur, assurant ainsi la sécurité alimentaire et la viabilité économique des agriculteurs.