Au cours des dix dernières années, la production mondiale de tomates a connu des dynamiques contrastées selon les pays, révélant des évolutions significatives dans le secteur. Si l’Espagne et les Pays-Bas ont vu leur production diminuer de manière notable, d’autres nations, comme le Maroc et la Turquie, ont enregistré des augmentations substantielles, d’après une analyse d’Hortoinfo basée sur les données de FAOSTAT.
Une production espagnole et néerlandaise en déclin
Entre 2014 et 2023, la production espagnole de tomates a chuté de près de 19 %, passant de 4,88 milliards de kilos en 2014 à 3,96 milliards en 2023. Une baisse similaire a été observée aux Pays-Bas, où la production est passée de 900 millions de kilos en 2014 à 726 millions en 2023, soit une diminution de presque 20 %. Cette baisse pourrait être liée à une concurrence accrue sur le marché européen, ainsi qu’à des défis structurels et économiques auxquels ces pays sont confrontés, notamment la hausse des coûts de production et les exigences environnementales.
Le Maroc et la Turquie en plein essor
À l’inverse, le Maroc se distingue par une augmentation de sa production de tomates de +17,36 % sur la même période. En 2014, le royaume produisait 1,23 milliard de kilos, un chiffre qui a grimpé à 1,44 milliard en 2023. Cette progression reflète les efforts considérables déployés par le secteur agricole marocain pour moderniser ses infrastructures, améliorer la qualité des produits et répondre à la demande croissante sur les marchés internationaux, notamment au sein de l’Union européenne.
La Turquie, quant à elle, conserve son rôle de leader parmi les pays analysés, avec une augmentation de +12,24 %. En 2023, la production turque de tomates a atteint 13,3 milliards de kilos, contre 11,85 milliards en 2014. Ces résultats traduisent la position dominante de la Turquie dans le bassin méditerranéen grâce à sa vaste capacité de production et à ses prix compétitifs.
Une croissance modérée en France
La France a également enregistré une légère augmentation de sa production, passant de 608,14 millions de kilos en 2014 à 656,19 millions en 2023, soit une hausse de près de 8 %. Ce rythme de croissance plus modéré pourrait s’expliquer par des limitations en termes de surfaces cultivées et par une orientation du secteur vers des produits de niche et à forte valeur ajoutée.
Les données, un miroir de la compétitivité
Cette analyse, basée sur les chiffres de FAOSTAT, met en lumière les disparités entre les pays producteurs de tomates et leurs stratégies d’adaptation face aux exigences du marché européen. Alors que des pays comme le Maroc et la Turquie misent sur une augmentation de la production pour se positionner comme des acteurs incontournables, d’autres, comme l’Espagne et les Pays-Bas, peinent à maintenir leur place dans un marché en constante évolution.
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Les chiffres de 2023 marquent une étape importante, mais ils soulignent également les défis à venir pour l’ensemble des producteurs, qui devront jongler entre innovation, compétitivité et durabilité pour répondre aux attentes d’un marché international de plus en plus exigeant.