AgriMaroc AgriAlgerie AgriTunisie
Accueil / Actualités / Actu internationales / 57% des terres agricoles détruites à Gaza
Ph : AFP

57% des terres agricoles détruites à Gaza

Dans la bande de Gaza, les conséquences de la guerre sur les terres agricoles sont dévastatrices. Une évaluation publiée en juin par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le centre satellitaire de l’ONU, Unosat, révèle que 57% des terres agricoles de la région ont été endommagées.

Les champs de Gaza, autrefois verdoyants et fertiles, portent aujourd’hui les stigmates de la guerre. Des traces de chars sont visibles dans le champ de Nedal Abou Jazar, situé dans la zone côtière du sud de la bande de Gaza. Là, des dizaines de plants déracinés jonchent le sol parmi les débris métalliques des serres détruites par le passage des blindés israéliens. « Ils ont détruit toute la zone, ils ont continué à tirer, ils ont détruit toutes les serres », raconte l’agriculteur de 39 ans, en désignant son champ dans le secteur d’Al-Mawasi, avec la mer Méditerranée en arrière-plan.

Nedal Abou Jazar déplore la perte de 4 quatre hectares de terres et de serres, ainsi que la mort de cinq ouvriers agricoles tués lors des combats. L’armée israélienne, contactée par l’AFP, a déclaré qu’elle « n’endommage pas intentionnellement les terres agricoles » et que le Hamas « opère souvent à partir des vergers, des champs et des terres agricoles ».

La destruction des terres agricoles pose une grave menace à la souveraineté alimentaire de la bande de Gaza. Matieu Henry, conseiller technique à la FAO, souligne que 30% de la consommation alimentaire du territoire provenait de ses terres agricoles. En 2022, les agriculteurs gazaouis ont exporté pour plus de 44,6 millions de dollars de produits, principalement vers la Cisjordanie occupée et Israël, avec les fraises et les tomates représentant 60% du marché. Cependant, depuis le début de la guerre le 7 octobre, les exportations agricoles ont chuté à zéro.

Le nord de la bande de Gaza a subi les pires destructions, avec 68% des terres agricoles endommagées. Mais le sud n’est pas épargné. Ibrahim Dheir, un agriculteur de 34 ans, raconte avoir perdu la récolte de ses 2 hectares de terre et tout son matériel agricole. « Les chars israéliens ont détruit les terres cultivées: agrumes, goyaves, épinards, molokhia, aubergines, courges, citrouilles et les semis de tournesol », énumère-t-il avec amertume.

Abou Mahmoud Za’arab, un autre agriculteur de 60 ans, se retrouve lui aussi sans ressources. « L’armée a traversé les terres, détruisant complètement les arbres et les cultures », dénonce-t-il. Les dommages causés par l’artillerie sur les terres agricoles vont perdurer, avertit Lars Bromley d’Unosat. « Extraire les munitions non explosées est une tâche énorme. Il faut littéralement sonder chaque centimètre du sol avant de permettre aux agriculteurs d’y revenir », précise-t-il.

Les terres agricoles ravagées par la guerre à Gaza symbolisent une crise humanitaire en plein conflit. Alors que les agriculteurs locaux luttent pour survivre sans travail ni revenu, la destruction des infrastructures agricoles menace de plonger la région dans une crise alimentaire encore plus profonde. Les appels à une intervention internationale se multiplient pour aider à la reconstruction et à la sécurisation des terres, mais l’avenir reste incertain pour les agriculteurs de Gaza.

Avec AFP
Partager

Regardez aussi

Tomates un champignon pourrait réduire utilisation engrais

Salinisation des sols : Des chercheurs veulent adapter les variétés

Tomates et pommes de terre : Un avenir salé mais prometteur. Face à la crise …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *