La technique du semis direct
Qu’est ce que le « semis direct » ?
Le « semis direct » est une technique dans laquelle les semences seront déposées directement dans un sol non travaillé, recouvert par les résidus végétaux. Il se définit ainsi par une absence totale de travail du sol (ni retournement, ni décompactage, ni préparation de lit de semence). On se contente pour ce fait de placer la graine dans le sol au bon moment et au bon endroit. Les caractéristiques physiques du sol favorables au développement des cultures seront obtenues uniquement par l’action du climat et par l’activité biologique du sol. La technique de semis direct s’utilise principalement dans des régions telles que le Canada, les USA, la Russie, l’Ukraine et l’Australie, ainsi que dans d’autres parties du globe.
Le semis direct repose sur quatre principes ainsi, toute mauvaise application affecte négativement la réussite de ce système :
- supprimer les labours
- couvrir en permanence le sol par de résidus de récolte
- semer directement à l’aide d’outils convenables
- contrôler les mauvaises herbes sans perturbation du sol
Les principaux avantages du semis direct
La technique du semis directe qui ne nécessite aucune intervention mécanique dans le travail au sol associe plusieurs avantages, parmi lesquels on cite :
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Un sol avec une bonne structure
En l’absence de travail de sol répété, le sol cultivé développe une structure naturelle stable, exempte de discontinuités en profondeur. Une telle structure est idéale pour les êtres vivants du sol. Les vers de terre et les microorganismes pourront ainsi se multiplier et participent activement à la décomposition des résidus des végétaux et à leur transformation en humus.
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Une bonne humidité maintenue
Avec le concept du changement climatique, l’eau disponible devient le premier facteur limitant du rendement. Le semis direct préserve l’humidité pour la germination. Comme le sol est en permanence recouvert d’une couche de litière, une bonne protection contre l’évaporation est assurée. La structure d’un tel sol sous semis direct favorise une rétention supplémentaire de l’eau (5 à 10 %). Les vers de terre creusent au fil du temps un réseau de galeries stables jusqu’en profondeur. L’eau emmagasinée dans le sol, peut circuler rapidement en empruntant les galeries des vers de terre. Selon certaines études, le volume d’eau qui s’infiltre dans une parcelle en semis direct est dix-huit fois supérieur à ce qu’il est dans un champ labouré.
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Une protection contre l’érosion
Le fait de ne pas toucher à la plus grande partie de la surface du sol et grâce à la couverture des résidus, le semis direct assure une bonne protection contre l’érosion par l’eau et le vent. Les pertes de matières nutritives du sol et des végétaux par érosion seront réduites.
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Gain de temps
La suppression des opérations de travail du sol permet de gagner du temps. Ce facteur s’avère très important surtout pour les grandes , en effet, le temps consacré par les agriculteurs à la préparation du sol fait que la culture est souvent semée bien après sa date optimale .En outre, les coûts à l’hectare seront réduits (la réduction des couts d’achat, des opérations d’entretien de la machinerie mais aussi les frais de la main d’œuvre).
Remarque
La suppression du travail du sol avec le semis direct fait apparaître certains problèmes et exige une stratégie intégrée. En effet, cette technique peut s’avérer difficile et longue à mettre en place et le rendement de l’agriculteur peut diminuer lors des premières années puisque les cultures peuvent montrer un retard de croissance, surtout lors de printemps humides. Cela peut être du à la minéralisation de l’azote qui se fait de manière plus continue que dans un sol travaillé et dure plus longtemps pendant la période de végétation. Il est également important de bien contrôler les mauvaises herbes et les repousses, En revanche, le semis direct ne demande pas de mesures spécifiques contre les maladies et ravageurs, sauf contre les fusarioses et les limaces
Les critères de réussite d’un semis direct
Assurer une bonne transition
Le passage entre labour et semis direct doit être bien préparé à l’avance et progressif, il est recommandé que la transition se fera sur trois à cinq ans en sols argileux, deux à trois ans en sols plus légers. Il est également très important de de bien se renseigner, par la formation, visite de ferme, lectures mais aussi de mettre en place un calendrier de planification en fonction de la préparation de ses champs, des ressources matérielles et financières.
La rotation
La rotation est un critère aussi important que la transition, d’ailleurs, dans tous les systèmes culturaux, elle est définit comme une pratique essentielle pour préserver la productivités et la fertilité des sol et aide a réduire les risques d’infestations de maladies et d’insectes. Une bonne rotation inclut un minimum de trois cultures et alterne entre légumineuses et graminées.
Le semis direct au MarocLe changement climatique fait que la gestion de l’eau et du sol dans l’agriculture est de plus en plus compliquée. L’agriculture marocaine est confrontée à une période de sécheresses. le défi majeur est d’augmenter la production en quantité et qualité tout en préservant les ressources naturelles et avec moins d’eau pluviale. A travers le monde Le semis direct est en extension continue, c’est l’une des pratiques qui a pu montrer ses preuves dans plusieurs cas, cependant, son adoption par les agriculteurs marocains demeure limitée (Superficie en semis direct au Maroc est 4000 ha) Les premières recherches sur cette technique au Maroc ont débuté au début des années 80. Les résultats étaient très prometteurs et ont conclus que le système de production à base de semis direct permettait une meilleure adaptation aux changements climatiques. Plusieurs autres études ont été faites parmi les quelles on cite les travaux menée par Bouzza en 1990 et Mrabet en 2000 et qui ont montré (en comparant le labour conventionnel) que le semis direct sur mulch permet d’augmenter la quantité d’eau disponible pour le blé, en effet, sous système de semis direct, il y a une meilleure utilisation de l’eau que sous les autres types du travail du sol Une autre étude à été mise en place dans la région de Meknes par Aboudrare et El kortobi en 2001 et a montré que la technique de semis direct est bien performante en année sèche qu’en année humide : en année sèche, les gains ont varié de 33% à 155% par rapport au travail profond. |