Vladimir Poutine a récemment confirmé les déclarations du ministre russe de l’Agriculture sur l’octroi à titre gracieux de 500 000 tonnes de céréales aux pays les plus pauvres.
En effet, au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, le président russe Vladimir Poutine a soutenu la prédisposition de Moscou à pourvoir gratuitement d’importantes quantités de céréales et engrais à l’Afrique. Une information relatée dans un communiqué du Kremlin.
Cette communication du président russe confirme ainsi les déclarations du ministre russe de l’Agriculture, Dmitri Patrouchev, qui, le samedi 29 octobre dernier, affirmait que son pays était disposé à envoyer gratuitement environ 500 000 tonnes de céréales aux pays les plus pauvres durant les quatre prochains mois, de même qu’à remplacer entièrement le blé ukrainien sur le marché mondial afin de le rendre disponible à prix abordables.
À noter que ces déclarations surviennent à la suite du retrait par la Russie de sa contribution à l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes après une attaque sur ses navires en Crimée annexée par des drones. Moscou est convaincu de l’implication ukrainienne dans cette attaque qu’elle dit soutenue par des experts britanniques, en utilisant le couloir humanitaire créé pour les exportations de céréales. Ce à quoi Kiev a répondu en dénonçant un faux prétexte de la Russie pour justifier la suspension de l’accord céréalier, alors que Londres de son côté nie toute participation à cette attaque.
Moscou exige des garanties réelles d’un respect strict des accords.
Au cours de son entretien téléphonique avec le président turc, Vladimir Poutine n’a pas manqué de souligner le non-respect de la deuxième partie de l’accord céréalier conclu en juillet dernier, à savoir le déblocage des exportations de produits agricoles et d’engrais russes vers les marchés internationaux. Le dirigeant russe a par ailleurs jugé nécessaire que Kiev s’engage à respecter strictement des accords d’Istanbul, précisément en ce qui concerne le corridor humanitaire qui ne peut être utilisé à des fins militaires. Ce même communiqué stipule que ce n’est qu’à cette condition que la Russie pourrait réfléchir à une possible reprise du travail dans le cadre de l’accord céréalier.
Moscou explique que le faible niveau de livraison russe de céréales est notamment dû au défaut d’application de l’accord relatif aux exportations de céréales conclu entre la Russie, l’Ukraine, la Turquie et les Nations unies, le 22 juillet dernier. Selon le Kremlin, jusqu’à ce jour, les navires russes transportant des céréales sont toujours refoulés dans les ports européens relativement aux sanctions occidentales et les compagnies d’assurances refusent de couvrir ces navires.
Pourtant, le cadre de l’accord céréalier garantissait aux russes la non-application de ces sanctions de quelque façon que ce soit, à ses exportations de produits agricoles et d’engrais à condition que des exportations des céréales ukrainiennes soient autorisées. Les États-Unis s’étaient en outre engagés à mettre à disposition des russes, des navires de gros tonnage pour faciliter l’exportation de ses céréales et de ses engrais, car les compagnies Maritimes internationales disposant de bateaux d’une telle capacité se refusent d’accoster dans les ports russes à cause des sanctions internationales.