Ouverture à Rabat de la 10-è Réunion annuelle de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE.
La 10-ème réunion annuelle de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE a ouvert ses travaux vendredi à Rabat au siège de la Chambre des représentants.
Cette réunion, coprésidée par Abderrahim Atmoun du Parlement marocain et Ines Ayala Sender, du Parlement européen, a été axée notamment sur le bilan et les acquis de cette instance importante pour le dialogue et la coopération politiques entre le Maroc et l’UE.
Intervenant à cette occasion, M. Atmoun a indiqué que la 10ème réunion annuelle de la CPM a pour buts de faire le bilan des réalisations de cette instance devenue incontournable en tant que mécanisme de coopération et de rapprochement politique , estimant qu’il s’agit d’”un véritable laboratoire d’échange et d’expertise et un outil important de la diplomatie parlementaire.
Il a également affirmé que “la Commission parlementaire mixte, créée en 2010, représente une valeur ajoutée et une marque de confiance dans le cadre d’une politique de voisinage empreinte de réciprocité”, mettant en avant les objectifs de cette structure visant le renforcement du dialogue stratégique entre les parties en créant un espace privilégié de coopération parlementaire censé promouvoir une dynamique constructive pour la réalisation d’objectifs communs.
M. Atmoun a aussi souligné que l’année 2018 a été marquée par le travail intense mené de part et d’autre de la Méditerranée en vue de l’adoption par le Parlement européen de l’accord agricole avec le Maroc, entre autres. “Un accord global qui précise explicitement que les produits agricoles et de la pêche issus des provinces du sud bénéficient des mêmes préférences tarifaires que ceux couverts par l’Accord d’association”, a-t-il fait observer.
Évoquant le Forum sur la sécurité et la lutte contre le radicalisme, le député a précisé que la région méditerranéenne est confrontée aux défis découlant de la nécessité de renforcer sa sécurité et de faire face à l’extrémisme, tout en appelant les gouvernements à s’unir et à prendre des engagements fermes sur ces questions qui engagent la stabilité de la région.
De son côté, Mme Ayala Sender a indiqué que la 10-ème session de la Commission constitue l’occasion de clôturer le cycle des 10 premières années de la coopération Maroc-UE, mais aussi de “célébrer les résultats du vote au Parlement européen des accords agricoles et de pêche”, qu’elle qualifie de “succès de la coopération renforcée de la CPM et du travail entre les deux parties”.
S’exprimant sur le Forum Sécurité et Lutte contre la radicalisation, elle a mis en avant la stratégie marocaine pour lutter “de façon intelligente et à moyen et long termes” contre le radicalisme, estimant qu’il s’agit là d’un “exemple des bonnes pratiques que nous souhaitons mettre en exergue au niveau européen”.
Mme Ayala Sender a en outre souligné la place qu’occupe le Maroc en tant que plateforme entre l’Europe et l’Afrique, et ses efforts consentis comme stabilisateur à l’échelle de la région.
Sur la question de la politique européenne de voisinage, le chef de la coopération à la délégation de l’UE à Rabat, Philip Mikos a indiqué que la stratégie globale de l’UE et la politique de voisinage révisée en 2015 révèlent l’importance de la résilience des pays partenaires pour leur stabilité et celle de l’UE.
“Ces politiques encouragent l’UE à œuvrer pour renforcer la stabilité, la sécurité, le développement économique inclusif des partenaires de l’Europe et tout particulièrement dans notre voisinage immédiat”, a constaté M. Mikos qui a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer en faveur des objectifs de paix et de codéveloppement dans un contexte international où le multilatéralisme est remis en question.
M. Mikos a aussi estimé qu’”après sept années de coopération dans le cadre financier actuel, nous sommes à un moment où un nouveau cadre de coopération entre le Maroc et l’UE est en gestation pour définir les ambitions et les objectifs d’un partenariat renouvelé”, soulignant l’impératif de réfléchir à un modèle de cadre politique et commercial que le Maroc souhaite développer avec l’UE et des moyens à même d’intensifier les contacts politiques et la participation du Maroc aux initiatives européennes.
Pour sa part, le directeur de l’Union européenne et des processus méditerranéens au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Omar Amghar a passé en revue l’évolution des relations unissant le Maroc et l’UE à travers les différents accords signés dans différents domaines, visant la consolidation de la coopération bilatérale.
Se félicitant du travail et des actions menées jusqu’ici par la CPM, les membres de la commission ont affirmé disposer désormais d’un bilan riche de réussites montrant la qualité de l’engagement, de la mobilisation et la collaboration entre les deux parties.
Ils ont par ailleurs relevé que la CPM constitue un modèle de la diplomatie parlementaire active, proactive et efficace et appelé à explorer et à saisir davantage d’opportunités pour faire face aux défis et aux challenges en commun.
De même, les membres de la commission ont souligné que le Maroc, partenaire stratégique de l’UE depuis 50 ans, s’est engagé dans la réalisation de plusieurs actions ambitieuses visant la proximité optimale avec l’Europe dans les domaines politique, social et économique qui ont conforté le Royaume dans ses positions, lui permettant de construire des partenariats au niveau notamment du bassin méditerranéen, du monde arabe et du continent africain.
A l’ordre du jour de cette réunion figuraient notamment les thématiques de la politique européenne de voisinage, le partenariat Maroc-UE et un Forum sécurité et lutte contre le radicalisme axé sur les questions sécuritaires, le développement humain et la lutte contre le radicalisme (coopération Maroc-Pays africains-Pays européens).