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dimanche 1 octobre 2023
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Conseils de lutte contre les orobanches

Quelles sont les méthodes de lutte contre l’orobranche au Maroc ?

Les différentes méthodes de luttre contre l’orobranche au Maroc.

orobranche-maroc-lutte-methodesL’orobranche (ou Halouk, l’Outed, Ben nabbou, Faroûn selon les région) est une plante parasite obligatoire des racines de nombreuses plantes cultivées ou spontanées. Etant sans chlorophylle ni vraies racines, elle dépend totalement de son hôte pour ses besoins en eau et en nutriments.

La répartition des orobranches au Maroc

La famille des orobranches est présente au Maroc par au moins quatre espèces (O. crenata, O. aegyptiaca/ramosa, O. cernua/cumana et O. foetida) de façon plus ou moins importantes dans presque toutes les régions pratiquant les légumineuses alimentaires. L’O. crenata est la prinicipale contrainte à la production de la fève depuis déjà 50 ans. Cette espèce attaque aussi la lentille, le petit pois et à moindre mesure le pois chiche et le haricot. Les pertes peuvent atteindre les 100% en parcelle fortement infestée.

Les symptômes de l’attaque

La croissance intensive des orobranches coïncide avec la floraison de la culture. Les attaques sévères entraînent le flétrissement de la culture, par réduction de la vigueur de la plante et la chute des fleurs suite à la succion de l’eau et des nutriments par le parasite; ce qui affecte les composantes de rendement.

 La biologie de l’orobranche

L’une des causes de dissémination accrue de l’orobranche au Maroc est la méconnaissance du cycle biologique de l’orobranche par un grand nombre de techniciens, encore moins par les agriculteurs. La connaissance de sa biologie est en fait une nécessité absolue et un préalable pour développer et ajuster toute stratégie de lutte. Le cycle de l’orobranche s’accompli en 2 phases essentielles: Une phase de développement souterraine qui débute de la germination des graines jusqu’à la formation des bourgeons, et la phase aérienne qui commence à partir de l’émergence des tiges jusqu’à la maturité et la dissémination des graines.

maroc-orobranche-lutte-methodesLes moyens de lutte

Différentes méthodes de lutte, seules ou combinées dans une lutte intégrée, se sont développées ou testées.

La lutte préventive: Elle s’avère être la meilleure des méthodes.

La méthode annuelle: L’arrachage manuel est la méthode la plus ancienne. Elle permet de réduire le stock semencier dans le sol. Son efficacité est cependant, limitée aux champs nouvellement ou faiblement infestés. L’arrachage des tiges se fait tardivement en plusieurs passages après émergence à la surface du sol mais avant la formation des graines.

La méthode culturale: Les méthodes culturales ou mécaniques ont présenté des efficacités plus ou moins importantes et sont recommandées dans une lutte intégrée.

La rotation: L’espacement entre cultures sensibles à l’orobranche permet de réduire le stock semencier dans le sol, spécialement si cette rotation comporte une culture piège permettant la germination des graines de l’orobranche sans leur attachement à ses racines ce qui aboutit à ce que l’on appelle germination « suicide ».

La date de semis: Le décalage de la date de semis permet de réduire le taux d’infestation par l’orobranche. Cette réduction est d’autant plus importante que le retard dans le semis est important. Toutefois, la culture se trouve parfois défavorisée du fait du décalage de son cycle et des exigences agronomiques (pluviométrie).

La solarisation: Cette méthode consiste à couvrir le sol humide par un film plastique (polyéthylène) en période de fortes chaleurs de l’été. Les meilleurs résultats ont été obtenus après 30 à 50 jours. La température sous le polyéthylène peut dépasser les 56% dans les 10 premiers centimètres. Le poids sec de l’orobranche a diminué de plus de 90%. Son effet est important aussi bien sur l’orobranche que sur les semences des mauvaises herbes, les nématodes et les champignons du sol. Cette méthode est cependant réservée aux petites superficies.

La fertilisation: L’infestation par l’orobranche dans les champs de fève est d’autant plus importante que le sol est pauvre. Une fertilisation azotée et potassique élevée réduit les infestations des orobranches. Cette réduction peut atteindre 35 à 50%. Cependant, les doses impliquées sont très élevées et non économiques. Les résultats de plein champ sont controversés suite à l’environnement influençant la concentration de l’azote dans le sol aussi bien que l’époque d’application en relation avec le cycle de vie du parasite.

L’irrigation: Les irrigations réduisent l’infestation par l’orobranche.

La lutte biologique: Plusieurs ennemis naturels ont été identifiés parmis les insectes (Phytomyza orobranchia Kalt), les champignons (Fusarium oxysporum fsp orthoceras) ou les bactéries (Pseudomonas fluorescentes et Pickettii ralstonia) qui peuvent réduire la population de l’orobranche à long terme à des niveaux économiquement acceptables.

Les sous produits d’olive: Les sous produits d’olives (grignon et margines) ont montré une bonne efficacité allant de 78 à 97% contre l’orobranche dans des essais de fève et de lentille en pots.

orobranche-methodes-lutte-marocLe traitement chimique: L’emploi des herbicides est le moyen incontournable et le plus répandu pour contrecarrer ce parasite, étant donné le résultat perceptible à court terme à l’échelle de la campagne agricole. A cet effet, plusieurs produits ont été recommandés ou testés, dont on peut citer:

  • Le glyphosate recommandé à la dose de 60 g/ha dans 500 litres d’eau au stade tubercule de l’orobranche et répété à la même dose après 2 semaines a une efficacité confirmée. Cette efficacité est toutefois tributaire des conditions d’utilisation (stade, réglage du pulvérisateur, etc…). Ce produit est cependant, peu adopté par les agriculteurs à cause de la non maîtrise de son apport, particulièrement la période optimale et la dose de son application. Ce problème en trois apports de 60 cc/ha dans 300 l d’eau à partir du début floraison (5 à 10%) de la fève. Le glyphosate est aussi utilisé dans les cultures de lentille et de petit pois pour lutter contre l’orobranche, mais à des doses réduites que celles appliquées dans les fèves, soit 2 fois 40 g/ha au stade tubercule du parasite.
  • le sulfosate est recommandable à 2 x 100 g/ha pour le contrôle de l’orobranche étant donné sa bonne efficacité contre l’orobranche et sa souplesse dans l’utilisation, de 80 à 120 g/ha.
  • Les imidazoliones (imazapyr, imazethapyr, imazaquin, imazapic) ont été jugés efficaces à certaines doses contre l’orobranche sur plusieurs légumineuses alimentaires. Ces herbicides ne sont pas encore homologués au Maroc sur les légumineuses alimentaires.

La lutte intégrée: Aucune méthode n’est totalement efficace à elle seule, il est ainsi recommandé de dresser un programme de lutte intégrée à la fois culturale, biologique et chimique.

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