Quel avenir pour l’huile d’olive marocaine?
Alors que l’huile d’olive perd du terrain dans les cuisines marocaines, au détriment de l’huile de soja importée, le pays veut relancer sa production qui part disons-le en confiture. Décryptage.
« Les sécheresses successives ont conduit à de mauvaises récoltes et les exportateurs amércains de graines de soja ont su se positionner avec un produit disposant d’un prix plus agressif » explique Abdelali Zaz, responsable de la filière olive chez Lesieur Cristal, filiale du groupe français Avril (ex-Sofiproteol). Les chiffres sont là, aujourd’hui 90% de l’huile de table consommée au Maroc est à base de soja.
A travers le Plan Maroc Vert et l’ADA (agence pour le développement agricole) le gouvernement souhaite relancer ce secteur en perte de vitesse. L’objectif est de doubler la production et d’atteindre les 200 000 tonnes en 2020, très loin des 1.5 millions de tonnes produites par le principal producteur mondial, le voisin espagnol.
Néanmoins les experts sont unanimes, l’avenir de l’huile d’olive semble compromis, en effet d’après Najib Akesbi, professeur à l’Institut Agronomique et Vétérinaire à Rabat « Même si la production augmente, elle restera 2 à 2,5 fois plus chère que l’huile de soja. C’est trop cher pour la grande majorité de la population« .
De plus « le pays souffre d’un déficit de compétitivité face à l’Espagne qui subventionne son huile et atteint donc des prix de revient inférieurs aux nôtres » renchérit Monsieur Oudghir Idrissi, Directeur Général de Lesieur Cristal.
Et même si le monde entier se tourne vers l’huile d’olive, la production marocaine risque d’avoir des difficultés à trouver acquéreur avec ce niveau de prix et face à une concurrence aussi importante.
AM