AgriMaroc AgriAlgerie AgriTunisie
Accueil / Technique / Cahier Technique / L’oïdium interne de la tomate
hausse exportations de tomates Maroc contrairement à l'espagne
hausse exportations de tomates Maroc contrairement à l'Espagne

L’oïdium interne de la tomate

Lutter contre l’oïdium interne de la tomate.

L’oïdium interne de la tomate, aussi appelé Leveillula Taurica, est particulièrement répandue dans les zones chaudes et sèches ou tropicales et subtropicales, comme le Maroc. Il s’agit d’un champignon capable d’infecter les cultures en plein champs tout comme celles sous-serre.

De nombreux fongicides permettent de lutter efficacement contre la propagation de l’oïdium interne. De plus, en faisant le bon choix variétal, il est possible de limiter son exposition au champignon. En effet, le gène de résistance « Lv » à Leveillula Taurica est disponible pour plusieurs variétés de tomate. L’oïdium est un champignon qui cause peu de dégâts s’il est  détecté à temps, d’où l’importance de bien connaître ses symptômes et le moyen de l’éradiquer.

Symptômes

Symptôme saupoudrage blanchâtre/duvet blanc
Symptôme saupoudrage blanchâtre/duvet blanc

Leveillula Taurica provoque principalement des symptômes sur les feuilles du plant de tomate. Elle occasionne rarement  des dégâts conséquents ayant un impact significatif sur les récoltes.

Le symptôme le plus caractéristique est l’apparition de tâche de duvet blanc. Cela ressemble à un saupoudrage de farine sur les zones atteintes. En regardant de plus près, on peut voir qu’il s’agit d’un tissu dense blanchâtre (de la moisissure). En général, les tâches apparaissent en premier lieu sur la face supérieure des feuilles du bas de la plante. Des tâches de couleur vert pâle au début, qui jaunissent par la suite peuvent aussi être observées. Les formes des tâches varient : elles peuvent être arrondies ou angulaires. Leveillula Taurica peut également provoquer des spores sur les folioles lorsque le climat est humide.

Avec le temps, les tâches se nécrosent et deviennent brunes au centre. A terme, elles peuvent entraîner le jaunissement de la totalité du limbe puis la mort des folioles et feuilles. Notons que les feuilles mortes restent sur l’arbre, elles ne tombent pas. Le manque de densité végétale peut entraîner des brûlures solaires sur les tomates.

Comportement et dissémination

Comme évoqué précédemment, Leveillula Taurica se développe essentiellement pendant les périodes chaudes. Pendant les saisons plus fraîches, le champignon investit des plantes sous sa forme mycélienne. Les principales plantes-hôtes sont : le poivron, aubergine, artichaut, concombre, oignon, ail, poireau, cotonnier ainsi que des adventices. Au total, plus de 1000 plantes-hôtes ont été répertoriées.

Le champignon germe facilement lorsque le taux d’humidité est compris entre 50% et 70% accompagné d’une température de minimum 20°C. Leveillula Taurica infecte d’abord les limbes puis pénètre les tissus foliaires sans difficultés. Le champignon est ainsi préservé de la dessiccation, des ultraviolets, du lessivage et est moins exposé aux fongicides.

Une vingtaine de jours après, le champignon émerge des stomates sur la face inférieure de la feuille puis les spores assurent la dissémination de Leveillula Taurica grâce au vent ou courant d’air dans le cas des cultures sous-abris. L’oïdium peut également se propager via le matériel agricole.

Lutte et traitement de l’oïdium

Aux premiers symptômes de la maladie, il est possible d’arracher puis détruire les feuilles infectées en veillant à les placer immédiatement dans un sac afin qu’elles n’aient pas le temps de disséminer la maladie.

Mesures prophylactiques

Afin d’anticiper l’infection par Leveillula Taurica, il est conseiller de :

  • Limiter les visites dans la serre,
  • Effeuiller la partie inférieure de la plante,
  • Eviter l’excès d’humidité (favoriser la circulation de l’air, privilégier l’arrosage au goutte-à-goutte, etc),
  • Détruire les déchets végétaux après chaque opération culturale.
  • Eliminer les adventices susceptibles d’héberger le champignon.

La rotation des cultures est un bon moyen de limiter la dissémination de l’oïdium. A l’achat des plants, il faut veiller à leur bonne qualité et, éventuellement, réaliser un traitement fongicide dès leur arrivée pour éloigner toute suspicion. Dans le cas d’une culture sous-abris, il faut bien désinfecter la serre (structure et parois). Dans le cas d’une culture en plein champs, veiller à ce que la parcelle ne soit pas voisine de plantations d’autres solanacées ou de sol mal drainés et très riche en matière organique.

Lutte chimique

L’Oïdium interne de la tomate peut être traité à l’aide d’un fongicide autorisé. En cas de détection du champignon, le traitement doit intervenir le plus rapidement possible grâce à un produit anti-oïdium systémique ou pénétrant. Les applications doivent bien couvrir les feuilles basses ainsi que la face inférieure des limbes. Le traitement chimique doit être alterné avec d’autres formes de lutte afin prévenir les risques de résistance des plants. Il convient de respecter soigneusement les doses de fongicides conseillées.

Il est important d’observer et contrôler régulièrement les plants afin de déceler la maladie au plus tôt. En effet, il est bien plus difficile de lutter contre une épidémie de L. taurica en plein expansion qu’à ces premiers stades.

MAJ 05-2024
Avec l’INRA
Partager

Regardez aussi

UE : Gestion intégrée des cultures, une alternative ambitieuse pour réduire les pesticides ?

La lutte contre les maladies, les ravageurs et les mauvaises herbes constitue un défi permanent …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *