Dans une annonce faite hier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Russie avait accepté de prolonger un accord qui permet à l’Ukraine d’exporter des céréales à travers la mer Noire vers les régions du monde touchées par la faim. Cette décision est considérée comme un coup de pouce pour la sécurité alimentaire mondiale, alors que la guerre d’un an a fait grimper les prix des denrées alimentaires.
Le président Erdogan a déclaré : « Je veux partager une bonne nouvelle. Grâce aux efforts de notre pays, au soutien de nos amis russes et à la contribution de nos amis ukrainiens, l’Initiative céréalière de la mer Noire a été prolongée de deux mois supplémentaires ».
Cet accord, négocié l’été dernier par la Turquie et l’Organisation des Nations unies (ONU), permet également de faciliter les expéditions de nourriture et d’engrais russes, bien que Moscou affirme que cette partie de l’accord n’a pas été mise en œuvre.
La prolongation de l’accord est une victoire pour les pays d’Afrique, du Moyen-Orient et de certaines parties de l’Asie qui dépendent des céréales ukrainiennes, telles que le blé, l’orge et l’huile végétale, ainsi que d’autres produits alimentaires abordables. Cette initiative a contribué à faire baisser les prix des denrées alimentaires au cours de l’année écoulée, mais cette baisse n’a pas encore été ressentie par les consommateurs.
L’accord a permis d’expédier plus de 30 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, dont plus de la moitié vers les pays en développement. Les principaux bénéficiaires sont la Chine, l’Espagne et la Turquie. La Russie affirme que cela prouve que les denrées alimentaires ne vont pas aux pays les plus pauvres.
Cependant, la Russie est accusée de ralentir les inspections des navires, ce qui a entraîné une diminution des expéditions de céréales ukrainiennes ces dernières semaines. Le vice-premier ministre ukrainien, Oleksandr Kubrakov, a dénoncé cette attitude et a appelé à ce que les inspections se déroulent de manière efficace.
Les experts estiment que le maintien d’un corridor maritime dans la mer Noire est essentiel pour éviter une pénurie de céréales sur le marché, surtout avec la récolte de blé de l’Ukraine prévue en juin. Les expéditions terrestres à travers l’Europe sont une alternative, mais elles ont une capacité inférieure et ont suscité des tensions au sein de l’Union européenne.
Cette prolongation de l’accord entre la Russie et l’Ukraine offre donc un soulagement pour les pays confrontés à la sécheresse et qui sont de gros importateurs de denrées alimentaires. Cependant, il reste à voir si les problèmes liés aux inspections des navires et aux autres préoccupations de la Russie seront résolus dans le cadre de cet accord prolongé. La situation reste tendue et la Russie continue d’expédier ses propres récoltes de blé via d’autres ports, ce qui laisse supposer qu’elle cherche à obtenir des concessions dans d’autres domaines.
La prolongation de l’accord offre un répit temporaire pour les pays dépendants des céréales ukrainiennes, mais il est important de trouver des solutions durables pour assurer la sécurité alimentaire mondiale. Les effets de la guerre en Ukraine continuent de se faire sentir sur les marchés mondiaux des denrées alimentaires, et les familles dans des pays comme la Somalie sont confrontées à des pénuries alimentaires et à des prix élevés qui rendent l’accès à la nourriture incertain.
Il reste donc des défis à relever et des problèmes à résoudre pour garantir que les expéditions de céréales ukrainiennes puissent se poursuivre sans entrave et contribuer à répondre aux besoins alimentaires mondiaux. Les parties concernées doivent travailler ensemble pour trouver des solutions qui bénéficieront à tous et contribueront à stabiliser les prix des denrées alimentaires sur les marchés internationaux.