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Maraîchage: Lutter contre les mouches blanches ou aleurodes

Lutter contre les mouches blanches ou aleurodes des cultures maraîchères.

Les aleurodes, communément appelés mouches blanches, sont des insectes ravageurs à l’origine de nombreux dégâts sur les cultures maraîchères. Ils attaquent de nombreuses cultures, notamment la tomate et l’aubergine. Voici quelques conseils, de la détection au traitement, afin de bien appréhender une invasion de mouche blanche.

Les aleurodes, souvent appelés mouches blanches, sont de très petits insectes volant. Ils appartiennent à la famille des Homoptères, se sont des piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève des plantes.

On dénombre trois espèces particulièrement redoutées dans le maraîchage : l’aleurode des serres (Trialeurode vaporarium), l’aleurode du tabac (Bemisia tabaci) qui peut infester de nombreuses plantes et l’aleurode du chou (Aleyrodes proletella).

Ce ravageur est un problème dans de nombreuses régions du monde pour trois raisons :

  • Il se reproduit très vite ce qui provoque une population très élevée de mouche et donc d’importants dégâts,
  • Il est capable de transmettre de nombreux et virulents virus, plus de 111 au total dont ToCV, TYLCV, etc.
  • Certaines sous-espèces sont résistantes aux insecticides.

Diagnostic et symptômes

face inférieure de la feuille infestée par les mouches blanches ou aleurodes
face inférieure de la feuille infestée par les mouches blanches ou aleurode

Les mouches blanches adultes mesurent environ 3 mm. On les reconnait facilement grâce leurs ailes blanches caractéristiques. Elles se cachent sur la face inférieure des feuilles et s’envolent au moindre dérangement en formant un nuage blanc. Il est donc facile de détecter la présence d’aleurodes dans les plantations. Leurs œufs minuscules sont fixés sur la face inférieure des feuilles et sont recouverts d’une pellicule cireuse.

Plusieurs symptômes sont visibles sur les plantes. D’abord, les multiples piqûres occasionnées par les aleurodes engendrent un ralentissement de la croissance de la plante. Les mouches produisent également du miellat qui peut être visible ou non selon la quantité. Ensuite, du Fumagine (moisissure noire) apparaît sur les feuilles et s’étend aux fruits. La sève qui circule mal combiné à la fumagine entraine une réduction de la photosynthèse et de la respiration foliaire : la coloration et la croissance des fruits sont perturbées ce qui les rend impropre à la consommation.

Biologie et dissémination

Fumagine et mouche blanche sur le fruit
Fumagine et mouche blanche sur le fruit

La mouche blanche se développe plus ou moins rapidement selon l’intensité des températures. Par exemple, à 27°C il lui faudra une vingtaine de jour pour se développer tandis qu’à 20°C elle aura besoin d’une quarantaine de jour. Les fortes chaleurs favorisent donc son développement.

L’insecte se dissémine très rapidement. Présent en foyer sur quelques plantes au début, sa capacité à voler lui permet d’infester facilement les autres plantes, surtout dans le cas de culture sous-serre. Sa capacité de reproduction élevée (chaque femelle peut pondre 600 œufs lorsque les conditions sont favorables), entraîne une infestation généralisée sur toute la culture en très peu de temps. La mouche blanche peut facilement être transmise via le matériel végétal car elle a la capacité de s’abriter dans plus de 900 plantes-hôtes.

Lutte et protection

Prévention

Diverses méthodes de protection peuvent être mises en place contre les aleurodes :

  • Contrôler l’état sanitaire des plantes avant de les introduire dans la plantation ou la serre,
  • Installer des filets insect-proof,
  • Enlever les adventices sur le proche périmètre.

En cas de détection d’une infestation à son début, il faut immédiatement éloigner les pieds infectés puis les traiter afin d’éviter la dissémination.

Lutte biologique

Auxiliaires

La première méthode biologique est d’avoir recoure à des auxiliaires, par exemple les insectes Encarsia formosa, Eretmocerus eremicus sont efficaces contre Trialeurodes vaporariorum, Eretmocerus mundus contre Bemisia tabaci ou encore Macrolophus caliginosus et les champignons Paecilomyces fumosoroseus et Verticillium lecanii.

Pièges
Piège en carton jaune recouvert d'une substance collante
Piège en carton jaune recouvert d’une substance collante

Les pièges sont efficaces dans une moindre mesure. Ils permettent en revanche de détecter très rapidement la présence des mouches blanches ce qui permet de lutter dès le début contre l’insecte et d’éviter sa propagation.

Pour mettre en place un piège, installez à côté des plantes des petits morceaux de cartons jaunes recouverts d’une texture collante (glue ou miel). Les aleurodes sont attirés par la couleur jaune, ils viendront donc se poser sur le carton mais ne pourront pas s’en échapper grâce à la texture collante.

L’inconvénient de cette méthode est qu’elle risque d’attirer de nombreux autres insectes comme des coccinelles, abeilles ou insectes auxiliaires.

Traitement alternatif

Il existe plusieurs méthodes alternatives simples. Selon le degré d’infestation et la taille de l’exploitation, elles peuvent être efficaces seules ou en complément d’une autre méthode de lutte.

  • Vaporiser les plantes avec une solution à base d’eau, de savon noir et d’huile végétale en insistant sur la face inférieure des feuilles. L’huile étouffe les œufs et larves en les enrobant. Il est aussi possible de badigeonner directement de l’huile non-diluée sur les œufs,
  • Vaporiser du purin d’ortie,
  • Traiter les plantes avec des huiles essentielles.

Lutte chimique

Si les aleurodes sont si redoutés c’est en partie à cause de leur résistance aux insecticides chimiques. Par exemple, les vaporisateurs ne sont efficaces que pour les adultes car les œufs sont protégés par la pellicule cireuse (comme mentionné dans « diagnostic et symptômes »). Préférez donc un insecticide systémique : en suçant la sève, les insectes adultes s’empoisonnent.

Attention, la lutte chimique doit être raisonnée surtout si vous utilisez des auxiliaires. Evitez également de traiter lors de la floraison pour ne pas nuire aux abeilles et autres butineurs.

Avec l’INRA et Gerbeaud
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