Le mildiou de la tomate, l’une des maladies les plus fréquentes.
Les attaques de mildiou sévissent dans le monde entier et sont très fréquentes. Cette maladie cryptogamique peut entraîner de grandes pertes si elle n’est pas contrôlée. Le mildiou, provoqué par la Phytophtora infestants, peut se propager sous forme d’épidémie fulgurante à cause de son caractère épidémiologique explosif.
L’infestation à Phytophtora infestants se fait souvent tardivement dans la saison. Elle est favorisée par un climat humide et des températures modérées. Les dégâts que peuvent provoquer le mildiou, en raison de son épidémiologie, nécessitent souvent l’utilisation d’un traitement phytosanitaire préventif.
Dissémination et biologie du mildiou

Phytophtora infestants se conserve dans le sol. Ses oospores (spores sexuelles) se disséminent principalement grâce au vent et à la pluie, parfois sur de grandes distances : plusieurs centaines de mètres. Le mildiou peut aussi se propager par l’intermédiaire de matériel infesté. Les semences issues de fruits malades sont à l’origine de la contamination des futures plantes.
Le mildiou se développe à des températures comprises entre 3 et 25°C mais sa sporulation est optimale entre 16 et 22°C. Le champignon se développe exclusivement à des taux d’humidité très élevés : supérieurs à 90%. Des nuits fraîches suivis de journées chaudes avec un fort taux d’humidité favorisent son extension. Au contraire, l’air sec et les températures supérieures à 30°C freinent sont développement. Il suffit de 2h de présence d’eau sur les feuilles de tomate pour déclencher l’infection.
Symptômes
Le mildiou s’attaque à toutes les parties aériennes des plants de tomate : feuilles, tiges et fruits.

Feuilles
Les premiers symptômes apparaissent sur les feuilles et folioles. Des grandes tâches, d’abord jaunâtres puis brun clair apparaissent puis se nécrosent rapidement. Le contour des tâches est souvent pâle et irrégulier. Parfois, la face inférieure des limbes présente un duvet blanc constitué de sporangiophores et sporanges. Si les conditions sont favorables, les dégâts se propagent très vite sur la plante entière qui se nécrose et se dessèche entièrement.
Tiges et fleurs
Les tiges et pétioles présentent des tâches brun foncé presque noires. Elles s’accompagnent de lésions chancreuses ou nécroses tissulaires qui provoquent l’étranglement du plant. Des symptômes semblables peuvent être observés sur les bouquets floraux, c’est ce qui est à l’origine de la chute de nombreuses fleurs.
Fruits

Les symptômes surviennent souvent sur les fruits verts qui ont leur taille adulte. On observe alors des tâches marbrées brunes, très caractéristiques. Elles sont souvent bosselées et parfois huileuses. Du duvet blanc peut aussi être visible. Les fruits ne mûrissent pas sous la tâche : lors de la découpe celle-ci est très dure et la chair située en dessous est verte.
Le mildiou se complique régulièrement à cause d’infections secondaires provoquées par des micro-organismes. Cela entraîne des lésions tissulaires et diverses pourritures plus molles.
Lutte et traitement
Prévention
Comme pour toute maladie, il est préconisé de lutter à titre préventif contre le mildiou. Pour cela plusieurs actions peuvent être entreprises :
- Organiser une rotation culturale et bien choisir les parcelles (éviter de placer les tomates à côté d’autres solanacées),
- Utiliser des semences saines,
- Contrôler la qualité des plants,
- Aérer les serres pour contrôler le taux d’humidité,
- Raisonner la fertilisation,
- Eviter l’irrigation par aspersion ou brumisation,
- Pailler les plants : le mildiou se conserve dans le sol, le paillage le dissuade de monter à la surface,
- Réaliser un traitement chimique préventif le plus tôt possible. L’objectif est de protéger la plante et d’empêcher l’installation du mildiou. Attention, l’utilisation de produits chimiques doit être raisonnée et adaptée à chaque culture.
Notons également que plusieurs gènes de résistance au mildiou ont été développés. Toutefois les variétés ayant une résistance partielle ne sont pas adaptées à la culture industrielle de la tomate.
Lutte en cours de culture
Comme mentionné précédemment, le mildiou a un fort caractère épidémique. Il est donc indispensable de réagir très rapidement à l’arrivée des premiers symptômes surtout dans le cas où aucun traitement préventif n’a été appliqué. Si vous suspectez une infection, appliquez un traitement fongicide anti-mildiou. En pépinière, il faut délimiter les premiers foyers, les traiter avec une dose plus concentrée en fongicide et éradiquer les plantules infectés.